Que c’est beau un enfant. Que c’est beau, donner la vie. Tellement de bonheur est transmis aux parents et à la famille lorsqu’un enfant naît. Évidemment, nous nous retrouvons vulnérables. Nous nous retrouverons responsables d’un être humain fragile et sans défense. Il y a l’avant la naissance, le pendant, mais surtout, l’après. Certaines femmes souffriront de dépression post-partum. J’ai décidé de vous raconter la mienne. Par compassion, par humilité et pour aider d’autres mamans.
Mon horloge biologique sonnait depuis quelque temps et je ne pouvais être plus excitée à l’idée de mettre au monde un humain. Si j’avais su ce qui arriverait ensuite. Ma grossesse est devenue synonyme de fardeau. Plusieurs petits problèmes physiques sont apparus, mais rien de grave comparativement aux dommages psychologiques que j’étais entrain de subir. Angoisse, anxiété, paranoïa, instabilité émotionnelle, inaptitudes sociales, humeur dépressive, hyperémotivité et j’en passe. Ceux-ci étaient présents pendant la grossesse et ils ont perduré plus d’un an après la naissance de mon enfant.
J’étais convaincue que pendant le sommeil de mon enfant, il allait se faire kidnapper. Je me faisais constamment des scénarios dans lesquels mes amis allaient me juger pour ci et ça. Je croyais que ma famille et ma belle-famille allaient vouloir me faire passer pour une mauvaise mère et m’enlever la garde de mon enfant. Toutes les fois que je me promenais en voiture avec mon bébé, j’avais peur d’avoir un accident et de mourir.
J’avais peur de la mort subite du nourrisson au point d’en faire de l’insomnie. J’analysais tout, jusqu’à me rendre malade. J’ai crié contre mon chum, plusieurs fois. J’ai dit et fait des choses que je n’aurais jamais faites en temps normal. J’ai même pensé que mon bébé était possédé par un démon, car, un jour, il m’a regardé avec de grands yeux fixes. Des pensées dérangées et dérangeantes. Je voulais m’assommer pour les faire taire.
Après plusieurs crises, je me suis décidée à aller consulter. Après quelques rencontres, on m’a annoncé que je souffrais d’une dépression post-partum. Mon mal avait un nom. Enfin. On m’a prescrit des médicaments. De la thérapie, aussi. Puis, la vie a fait son chemin. Tout s’est placé. Je pouvais enfin respirer.
Ne négligez jamais les symptômes associés à la dépression post-partum. Une prise en charge est nécessaire et ça vous sauvera la vie.