J’ai eu mes deux bébés dans un laps de temps rapproché, c’est-à-dire en moins de 18 mois d’intervalle. Je sais, il y a des parents qui les ont encore plus rapprochés, voire même qui ont des jumeaux. Bénis soient ces parents. Le fait est que j’ai maintenant une « grande » fille de 31 mois et une « petite » fille de 16 mois.
À peu près tout le monde me disait qu’on allait rusher les premiers mois, mais que ce serait merveilleux lorsqu’elles seraient plus vieilles. Je me sentais d’attaque. Je me disais que les gens pouvaient bien dire ce qu’ils voulaient, mais que ça ne serait pas si pire que ça. Que nous serions l’exception à la règle. Que le sommeil, c’est overrated. Que je serais prête à en avoir un troisième aussitôt que la deuxième serait au monde. Yeah, right.
J’aimerais pouvoir vous dire que tout le monde avait tort, que ce fut facile, que ça s’est passé comme dans du beurre. Que la deuxième s’élève toute seule. Qu’on n’a pas mangé nos bas et que deux jeunes enfants dans la maison, ce n’est pas plus compliqué que d’en avoir juste un. Ce serait vous mentir.
La réalité, c’est que nous avons trouvé ça plus difficile qu’on le pensait. Lorsque ma deuxième fille est arrivée dans nos vies, elle a tout chamboulé. L’équilibre précaire qui nous permettait de garder la tête hors de l’eau a pris le bord. Ce petit bébé tout neuf exerçait ses cordes vocales plusieurs heures par jour et se faisait un devoir de dormir le moins possible.
La plus vieille, qui n’était pas très vieille en réalité, demandait beaucoup de temps et d’énergie aussi. Elle n’allait pas à la garderie, alors il m’était impossible de faire des siestes pendant la journée pour récupérer.
Pour réussir à garder le bateau à flot, on a pratiquement arrêté de sortir ou de voir du monde pendant quelques mois. Je sais, ce n’est pas si pire que ça. J’ai de la chance, mes enfants sont en santé, mais reste que ça n’a pas été si simple.
C’est seulement avec du recul, maintenant que la poussière commence à retomber, que je réalise à quel point nous avons tout donné ces derniers mois. Je constate que c’est difficile de faire remonter notre niveau d’énergie, peu importe le sommeil qui est redevenu un peu plus stable.
Aujourd’hui, après près de 16 mois passés avec un sentiment d’essoufflement généralisé, nous recommençons à sortir la tête de l’eau. Nous avons repris un peu le contrôle de nos vies. Je m’émerveille chaque jour de la belle complicité qui s’installe entre mes deux trésors. Je me sens choyée d’avoir eu deux beaux enfants en santé et je ne voudrais rien changer à la façon dont les choses se sont passées. Par contre, même si ça me fait mal de l’avouer, #LesGens avaient raison. On a rushé, sur un méchant temps, mais là c’est le temps de recommencer à souffler un peu et à apprécier la vie.
À vous, chers nouveaux parents qui ne savez plus où donner de la tête, ne lâchez pas! Vous allez finir par retrouver de l’énergie!