Juin 2025, c’est la date à laquelle le mandat du Lab-École prendra officiellement fin; un mandat qui aura duré huit ans plutôt que cinq comme prévu à la base.

Ce sont six écoles d’inspiration scandinaves qui auront été construites durant ces huit années et ce seront malheureusement, les dernières.

Lors d’une conférence à ce sujet, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a mentionné que la fin du projet était une décision prise par les fondateurs du projet: Pierre Thibault, Pierre Lavoie et Ricardo Larrivée. Que ce choix n’a pas été fait par un gouvernement qui aurait eu envie de couper dans la construction ou la rénovation d’écoles au Québec.

Par ailleurs, dans un communiqué publié sur le site web de l’organisme Lab-École ainsi que sur leur compte Instagram, il est mentionné ceci:

«Dans la dernière année, le conseil d’administration a pris la décision de mettre fin aux activités du Lab-École considérant que le mandat est pleinement réalisé et davantage.»

Malgré cette décision, les fondateurs ne cachent pas leur déception de ne pas avoir été en mesure de mener à bien un projet de Lab-École à Montréal où le nombre d’écoles vétustes est le plus élevé de la province. Il semblerait qu’il n’aurait pas été simple d’obtenir un terrain sur le territoire du CSSDM, mais que Griffintown aurait été un quartier parfait pour un tel projet.

L’architecte Pierre Thibault mentionne que l’objectif de ce projet novateur était d’inspirer et de donner un élan de créativité à la construction de lieux d’éducation. Maintenant, ce qu’il souhaiterait, c’est voir cette créativité continuer de s’exprimer à travers les nouvelles constructions scolaires, mais s’il ne s’agit pas de Lab-École.

Il est certain que lorsque l’on comprend la mission de ces écoles, il est difficile de ne pas être déçu d’apprendre qu’elles seront très peu nombreuses, finalement.

L’objectif du Lab-École n’est pas seulement d’innover sur le plan architectural, mais de revoir le rôle de l’école, tout simplement. Il ne s’agit plus de l’école traditionnelle telle qu’on la connait, mais bien d’un lieu où l’accompagnement est mis de l’avant; une approche socioaffective plutôt que coercitive. Du renforcement positif, plutôt que des punitions. C’est une école publique, pas de sélection. Une école de quartier pour tout le monde. C’est un lieu qui se veut accrocheur, où l’on sort de l’enseignement magistral pour aller beaucoup plus dans la pratique, mais sans perdre la transmission de connaissances.

Dans un article de Radio-Canada, les fondateurs mentionnent que bien que le gouvernement n’ait pas terminé le projet, la collaboration n’a pas toujours été simple.

Selon Pierre Lavoie: «L’éducation n’est pas encore une priorité au Québec. Peu importe le gouvernement, on doit rebâtir. Les écoles du Québec ont 60 ans», rapportait Radio-Canada.

Pierre Thibault, quant à lui, déplore que: «Dans les grands ministères, on voit que les sous-ministres changent souvent, que les équipes changent souvent. C’est difficile de maintenir le cap de l’innovation quand toutes les équipes changent».

Ce à quoi Ricardo Larrivée a ajouté que: «Dès que les gouvernements sentent qu’il y a de la pression économique, qu’il y a des élections, ils sont tous pareils: ils ont peur. Alors, ils réagissent avec précaution plutôt qu’avec vision. C’est le rôle des citoyens de leur rappeler: non, au contraire, on veut une vision.»

C’est donc la fin pour ce projet qui a démontré qu’il était possible de repenser l’école et de la sortir de son cadre traditionnel où les élèves n’arrivent pas toujours à tous trouver leur place.

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