Nous sommes une famille de 4, bientôt 5. Je suis déménagée à Montréal à 19 ans et j’y ai construit ma vie d’adulte, loin de mes parents et du soutien qu’ils auraient pu me donner quand j’ai eu mes deux premiers enfants.

Mon mari et moi avons choisi un 4 et demi d’une grandeur moyenne, sans cour extérieure ni stationnement, mais avec une vie de quartier incroyable et des voisins en or. Ça ne nous coûtait pas cher et on a pu économiser assez pour acheter une belle maison en région quand il a finalement obtenu le poste de ses rêves.

Depuis qu’on vit dans la maison qui est, sans être énorme, quand même au moins trois fois plus grande que notre ancien appartement, je me rends compte du stress d’un petit milieu de vie sur une famille.

Nous sommes des gens privilégiés, éduqués et en moyens. Malgré tout ce coussin de sécurité, j’étais constamment impatiente, colérique, à bout de nerfs. Je ne m’en rendais pas compte, mais c’était vraiment lourd pour notre famille de vivre dans un si petit espace.

Je pense à tous ceux qui n’ont pas le choix; qui doivent vivre à plusieurs, constamment enjamber les meubles et les jouets pour circuler chez eux, qui n’ont pas l’option d’aller ailleurs parce que c’est au-dessus de leurs moyens.

Je pense à tous les conseils à la Marie Kondo qui recommandent d’épurer. C’est facile à dire, mais quand un divan et quelques jouets suffisent à encombrer l’espace minuscule, peut-être que le niveau « d'épuration » n'est pas le vrai problème.

Je pense à l’annonce des récréations prolongées qui (malgré qu’elles viennent avec leurs problèmes) ont eu droit à des réponses comme « Ben là, les enfants ont juste à jouer dehors le soir! » Idéalement, oui, mais ce n’est pas si facile quand tu n’as pas de cour extérieure.

Je pense à la pénurie de logements abordables dans le grand Montréal. Et, quand on dit « abordable », ça veut dire un logement qui coûte moins de 1000$ par mois. C’est quand même loin d’être donné!

En cette période de déménagement, il faut penser à ça. On ne peut pas faire beaucoup, mais on peut au moins être conscients de notre chance d’avoir de l’espace, quand on en a.

Déménagez-vous cet été? Avez-vous trouvé un logement convenable pour la grandeur de votre famille?