Il y a trois ans, on faisait l’acquisition de notre maison actuelle. N’ayant toujours vécu que dans des espaces plus restreints, je m’émerveillais d’avoir tant de place. Bien vite, nous avons accumulé beaucoup de choses. Avec trois personnes un peu bordéliques, ça n’a pas pris trop de temps pour que tout cet espace soit en partie disparu.

Lentement mais sûrement, je poursuis la purge que j’ai entreprise il y a de cela quelques mois. Je fais de la place. J’y vais un tiroir à la fois, un placard par jour de pluie. J’ai jeté, donné, échangé, apporté à la friperie. Peu à peu, ma maison respire à nouveau, elle reprend vie une deuxième fois. Je prends conscience de notre surconsommation et j’essaie de garder seulement des choses auxquelles nous tenons vraiment.

Dans ce processus, j’ai également mis en vente certains articles en bon état. Je me suis tournée vers les pages de vente créées par Facebook. Ce fut, disons… une expérience anthropologique hors pair! J’ai pu observer l’humain sous différents jours. Et c’est surprenant comment une question de quelques dollars peut venir perturber un échange!

D’abord, je crois que j’ai un peu trop de principes, comme la politesse, le respect de l’autre mais aussi de ma parole, pour être tout à fait à l’aise dans ce genre de choses. Ensuite, je n’essaie pas de faire une fortune avec la vente de mes possessions usagées. Alors, comme j’affiche des prix relativement bas, je n’aime pas me faire harceler pour le baisser davantage.

J’ai fait de nombreuses rencontres durant les quelques semaines qu’a duré cette expérience. Des gens qui demandent si les choses sont disponibles, mais ne donnent pas de nouvelles par la suite. Des gens qui veulent que tu te déplaces d’une cinquantaine de kilomètres pour des patins à 8 dollars. Des gens qui ne se pointent pas au rendez-vous. Des gens qui ne sont jamais disponibles ou qui ne cessent de vouloir argumenter sur le prix.

Ça prend toute sorte de monde pour faire un monde, je l’accorde. Mais il y a quelque chose qui ne me rentre pas dans la tête. Il semble y avoir parfois une espèce de non-gêne de la part de certaines personnes dès qu'ils sont sur les réseaux sociaux. On se permet des remarques, des comportements, comme si l’écran était un bouclier. Me reprocher ne pas avoir mis la tasse dans du papier bulle lorsque je l’ai remise à l'acheteuse, ou me faire harceler de « Madame? Allo ???? » parce que je ne donne pas suite dans les 15 minutes (yo, je suis au volant!), j’ai trouvé ça un peu stressant et même insultant. La vie étant déjà assez mouvementée, je me suis interrogée sur la pertinence de dépenser autant d’énergie pour gagner quelques dollars.

Heureusement, j’ai aussi rencontré des gens sympathiques. Des gens qui racontent des histoires intéressantes, donnant envie de les écouter. Des gens qui te payent un petit café pour te remercier. Des gens qui t’écrivent par la suite pour témoigner la joie de leur enfant devant le vélo reçu. Des gens accueillants, souriants et très respectueux. Des gens qui comprennent que les articles sont usagés, donc pas nécessairement top shape!

Ma conclusion de cette expérience? Du positif, car certaines choses ont trouvé une nouvelle vie pour des gens qui semblaient vraiment contents. Faire un petit bonheur dans la journée de quelqu'un, ce n'est pas banal. Du négatif, parce que d'autres ont carrément miné ma patience. Mais, comme dit plus haut, peut-être que c’est moi qui suis trop naïve et conciliante. Je trouve seulement déplorable de voir qu’on peut se crêper le chignon pour des babioles de seconde main, au lieu de respirer par le nez et de se comporter avec l’autre comme on aimerait qu’il agisse avec nous.

Êtes-vous adepte de la vente d’articles usagés en ligne? Comment gérez-vous ça?