Un jour, pendant un quelconque 5 à 7, plusieurs adultes jasent. Hommes et femmes sont tranquilles et relaxent. Et là, une question fatidique est posée à la maman du groupe: « C’est ton chum qui GARDE ce soir? » Qui « garde »? Comme dans le sens de petite gardienne payée 25 ou 30 dollars pour la soirée? Mmmmh non, mon chum S’OCCUPE des enfants. 

Le choix des mots est ici, pour moi, très important. Et ce l’est aussi pour mon conjoint. Si je lui pose la question, « Toi, gardes-tu tes enfants? », il me répondra « Eeeeh, non. Ce sont mes enfants, je m'en occupe. » Il a ce même discours depuis que je le connais. Pour lui, ce n’est pas un travail, ça fait partie du quotidien et il y participe activement. 

Pour moi, la parité des tâches est ultra importante. C’est essentiel pour mon cerveau. Quand je vais à mes cours de danse le mardi, est-ce que mon conjoint garde? Non, il s’occupe des enfants. C’est lui qui se bat (sens figuré du terme, bien sûr) avec la plus jeune pour le dodo afin de me donner une pause. Je n'ai pas à lui dire de donner le bain, l'heure du dodo, quoi faire avec telle ou telle chose. Il le sait.

La grosse question qu’on devrait se poser est la suivante: pourquoi une maman s’occupe des enfants pendant que papa est absent, mais que papa les garde quand c'est maman qui n'est pas là? Il me semble (et je parle de mon expérience personnelle) qu'un papa, c’est plus qu’un gardien. Il nourrit les enfants, fait les devoirs, s’occupe des bains, gère les chicanes, ramasse le bordel. Il gère aussi les émotions de ses enfants, joue avec eux, leur fait des câlins.  Est-ce que de dire qu’il garde le mettrait dans le carcan du stéréotype de « papa géniteur qui travaille et qui ne sait pas trop comment gérer un enfant » (grosse exagération ici)? Est-ce que nous diminuons ainsi le rôle de papa? 

Depuis quelques années, on fait bien des efforts pour démystifier la charge mentale. On la décortique. On sensibilise la société, nos proches, nos conjoints. On parle de patriarcat, d'égalité des tâches, on prend des décisions. Pourquoi ne pas inclure cet aspect? Après tout, c’est un gros morceau. Changer la façon dont nous formulons la phrase est un début. Les enfants entendent aussi ces nuances et pourront, plus tard, participer à l'évolution des mentalités. Il s'agit d'un changement minime qui pourrait faire une différence. 

Avez-vous pris l'habitude de dire que papa s'occupe des enfants?