Quand j’ai su que j’attendais un enfant, j’étais entrepreneure depuis 2 ans et étudiante depuis… toute ma vie ou presque. Quand j’ai fait mon calcul de RQAP, j’avais 325 $ aux deux semaines pour un salaire annuel d’environ 20 000 $ avant ma grossesse. Je n’ai pas besoin de vous faire un dessin, avec ma part du loyer et les factures à payer, je n’ai vraiment pas fait un long congé de maternité. 

En fait j’ai pris « un mois », mais en vrai, j’ai dû faire des factures pendant et à la fin du mois de juillet (j'ai accouché à la mi-juillet) et je voulais faire un petit contrat de rédaction pour Radio-Canada alors je n’avais pas dit que j’avais accouchée deux semaines avant. J’avais besoin de sous pour vivre, je pouvais pas me permettre d’arrêter de travailler. 

Parlant d’arrêter, si j’ai pris un mois, c’est que j’avais fait la rédaction de deux mois en un mois, dont écrire 7 articles la journée avant que j’accouche parce que la semaine suivante sur le blogue n'était pas complète. 

Pourtant, je me considère chanceuse parce que j’étais bien entourée de gens qui avaient le projet de TPL à coeur. À ce moment-là, nous avions juste un site, ce qui était « gérable ». Sauf que, surprise, une des personnes de notre équipe a donné sa démission quelques jours après notre accouchement (à Carolane et moi). C’est là que j’ai compris qu’entreprenariat et congé de maternité n'allaient pas ensemble. Je veux dire, personne n'avait aussi à cœur notre projet que Carolane et moi. Et ce sera sûrement toujours de même, parce que TPL et TPL Moms, ce sont un peu comme nos bébés. 

J’ai donc commencé à intégrer mon enfant dans mes activités. Mon chum, étant travailleur autonome aussi, ne pouvait pas prendre de congé. Dire non à un contrat, quand tu as pas une cenne, c’est cave. Notre but, c’était quand même de payer notre loyer et un minimum de bouffe. 

Des fois, je me demande si je regrette de ne pas avoir pu prendre un vrai congé de maternité. La réponse, c’est toujours non. Je ne sais pas comment expliquer le sentiment que j’ai envers mon site, mes sites maintenant. Ce n’est pas de vouloir contrôler tout pour toujours, mais j’ai tellement la tête dans mon projet que je sais où je m’en vais. J’adore mon projet en fait. J’aime tellement ce que je fais que malgré la fatigue, les difficultés et tout le tralala, je ne regrette rien.

J’ai eu la chance d’être bien entourée aussi, d’avoir une équipe qui me soutient. De pouvoir compter sur des gens, d’avoir le respect et surtout la compréhension de mes clients aussi. Même si certaines personnes pensaient que je pouvais donner mon 110 % partout, la plupart des gens ont compris que le 80 % que je donnais sur mon site et le 100 % que je donnais à mon enfant étaient assez, même largement suffisant. 

Arthur est entré à la garderie à 6 mois, j'ai pleuré un peu, même si je savais que pour ma santé mentale, c'était nécessaire. Puis, il a vraiment aimé ça. Sans joke

J’ai aussi pris le temps de digérer cette expérience-là. Un premier bébé, c’est quelque chose, un premier bébé avec une business, c’est aussi autre chose. Mais all is well et tout le monde est content. 

Est-ce que vous avez pu prendre un congé de maternité?