35 semaines de grossesse, déjà! Et 35 semaines, ça rime aussi avec des nuits trop courtes, des maux de dos, de la difficulté à conduire, la sensation que la tête du bébé va te sortir de l’aine gauche à chaque fois que tu te lèves de ta chaise.
35 semaines, c’était le temps pour moi d’arrêter de travailler. J’ai la chance d’être dans une boîte où, dès que j’ai annoncé ma grossesse, les patrons ont ouvert les bras pour me donner deux gros becs et des félicitations. À l’annonce de mon départ, j’ai été heureuse d’entendre : « tu as plus que donné ton effort, va t’occuper de ta famille et sois tranquille ».
Mais les autres…
Vous savez, ceux à qui vous parlez au téléphone une fois par jamais. Ceux qui ne vous connaissent pas et qui ne voient en vous que la travailleuse. Ce serait vous ou une autre, ça ne changerait rien.
Bref, ceux-là.
– Croyez-vous que vous allez traiter de notre communiqué de presse ?
– J’ai transmis l’information à la personne désignée. Je suis désolée mais je quitte demain pour un congé de maternité.
– Aaaaaahhhhh (sur un ton faussement empathique)! C’est bien, ça. Un an à la maison, ça va vous faire du bien!
BEN OUI! Je m’en vais me taper des vacances d’un an à ne rien faire! #NOT. Je m’en vais vivre au crochet de l’État en profitant outrageusement des programmes gouvernementaux mis en place pour que les femmes s’assoient sur leur derrière en attendant que les enfants se casent en CPE et qu’elles retournent ENFIN se rendre utiles à la société. #EVENMORENOT
Pour avoir déjà été en « congé » de maternité, je peux vous assurer ne jamais avoir autant travaillé de ma vie. Les nuits inexistantes, l’allaitement aux trois heures pendant onze mois, l’entretien de la maison, la bouffe, la stimulation du bébé, la surveillance constante, les tentatives de remise en forme après un accouchement difficile, sans compter l’isolement…
Il faut être vraiment déconnecté de la réalité pour penser qu’une maman en « congé » de maternité, ça passe ses journées au centre commercial ou à prendre un café avec des amies. Anyway, à 55% de notre salaire, on n’en aurait pas les moyens.
Une amie psychologue me racontait dernièrement avoir quitté pour son congé à 38 semaines. 38, vous imaginez? À ce compte-là, elle pouvait garder sa valise pour l’hôpital dans le vestiaire de son cabinet de consultation. Eh bien un patient ne s’est pas gêné. «Ben là, tu pars déjà ? Pourtant, c’est pas difficile ce que tu fais, tu restes assise toute la journée et tu écoutes le monde».
Pour en entendre d’autres croustillantes sur les idées préconçues sur le congé de maternité, lisez l’excellent billet d’Amélie Guérin ici.
Avez-vous entendu des remarques bizarres lors de votre congé de maternité ?