Tu l’as rencontrée pour la première fois il y a un an déjà. Moi, je la trouvais ordinaire, comme toutes les autres de sa taille. Au début, son mandat était de prendre soin de toi la nuit. Ce n’a pas été un défi facile, car les nuits sont toutes différentes les unes des autres. Elle devait apprendre le lâcher-prise et ne pas avoir peur des imprévus. Elle devait être tolérante et résistante afin de ne pas céder à la tentation de tomber. De te laisser tomber.
Au-delà de tout ça, elle devait être douce. D’une douceur inégalée, comme si les nuages s’étaient incarnés en elle. Ça t’a pris du temps avant de t’y faire et de t’y attacher. Il en a fallu des nuits en montagne russe. Il en a fallu des nuits ou j’ai dû intervenir et vous aider toutes les deux. Puis, avec le temps, tu t’y es attachée comme jamais. Tu voulais tout faire avec elle. En fait, au petit matin, c’était dur pour toi de la quitter.
Maintenant, je comprends pourquoi tu l’aimes tant et que tu t’y es attachée comme ça. Elle sent si bon. Elle est si douce. Je n’ose même plus la laver tellement son parfum est impeccable. On devrait d’ailleurs trouver un moyen d’embouteiller cette odeur pour en faire un parfum pour mes draps. Peut-être que je dormirais mieux moi aussi.
Ta doudou est passée de simple « ordinaire » en une douce et grande « extraordinaire ». Maintenant, je la trouve belle parce qu’elle est à toi. Elle t’appartient pour toujours, jusqu’à ce que tes nuits de bébé se transforment en nuit d’enfant puis d’adolescente. Jusqu’à ce que tu décides par toi-même que tu n’en a plus besoin. Ou peut-être jusqu’à ce que tu sois assez grande pour avoir peur de te faire juger d’en avoir encore besoin.
D’ici là, j’espère que ta doudou portera des taches et des odeurs incrustées. J’espère qu’elle aura séché des larmes et consolé de nombreux chagrins. J’espère que tu en auras fait des cabanes dans ton lit. J’espère que tu auras des anecdotes à lui dire et des sourires à lui partager.
Mon cœur, tu l’as choisie parmi toutes les autres pour être l’élue de tes nuits. Je t’en souhaite des milliers d’autres à ses côtés.
Quel est l’objet transitionnel de votre enfant?