Oui, je suis folle de même (et même pas maso!). Mon bébé n’avait que quelques jours et j’avais déjà hâte de revivre l’expérience! Le plus gros buzz de ma vie, rien de moins! Et Dieu sait que j’ai connu toutes sortes de buzz, dans ma jeunesse… Mais le cocktail d’hormones savamment dosées qui vous foudroient à l’accouchement, ça c’est du solide!
Il faut dire que j’avais des conditions gagnantes, c’est-à-dire une merveilleuse sage-femme, un conjoint présent et motivé et la chambre de feu, celle que j’avais spottée dès la visite de la maison de naissance. Ah et Dead Can Dance qui jouait en boucle aussi.
Pas que je n’ai pas eu mal, hein! Surtout que j’avais passé les dernières 48 heures en latence, à ne pas dormir… Et que je ne pouvais rien avaler depuis la veille, car mon estomac se vidait à chaque contraction. Mais tout ça, c’est des détails. Moi j’avais une mission à accomplir, un travail d’équipe à faire avec mon bébé. Et quelle équipe! Quatre heures de travail actif et pouf! Mon bébé qui émergeait tout doucement dans le bain.
Moi aussi, comme plusieurs, j’avais peur d’accoucher. Très peur même. Peur d’avoir mal, de ne pas tolérer la douleur. Peur de ne pas réussir. Peur de perdre le contrôle. Peur de déchirer. Peur que mon chum soit turné off (oui, malheureusement, c’est une réalité). Peur que le bébé ne passe pas, avec sa tête au 97e percentile et mon bassin de préado. Peur que les choses ne se passent par comme prévu, que mon bébé soit malade. Et peur de me ramasser à l’hôpital (probablement ma plus grande peur d’entre toutes). Malheureusement, je me suis bel et bien ramassée à l’hôpital après l’accouchement, mais ça, je vous en parlerai une autre fois!
Pour moi, il y a une distinction entre « souffrance » et « douleur » : la souffrance est gratuite, inutile et n’a aucun sens (genre : vous vous cassez une jambe); la douleur, elle, est un signal que votre cerveau envoie pour vous avertir qu’il se passe quelque chose dans votre corps (genre : hey, y’a un bébé qui essaie de se frayer un chemin!). Pour moi, ça a fait toute la différence. À chaque contraction, mon bébé se rapprochait de moi…
Le corps de la femme est une incroyable machine, parfaitement conçue pour enfanter. Les endorphines sécrétées naturellement, autant au bénéfice de la mère que du bébé (parce que lui aussi, il a une méchante job a faire!), sont tout ce dont le corps a besoin pour mener à bien sa tâche. Puis l’adrénaline, pour le sprint final, puis l’ocytocine, enfin, pour favoriser l’attachement et mettre en place l’allaitement. Tout ça, notre corps le possède déjà! Nous sommes faites pour accoucher, tout simplement! Et quel sentiment de puissance et d’empowerment que de donner la vie en puisant à même les ressources de son corps! Bien sûr, je parle ici de mon expérience, et, plus largement, de grossesses normales. Cette expérience peut basculer soudainement, s’il y a des complications.
Mon bébé, qui n’en est déjà plus un, aura bientôt deux ans, et moi je rêve d’accoucher à nouveau… J’attends impatiemment le petit +!
Suis-je la seule à avoir aimé accoucher?