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L’allaitement maternel prolongé : une décision incomprise
Crédit: Hubert Godin

Au-delà de tous les débats en ce qui concerne de près ou de loin l’alimentation d’un bébé nourri au sein ou au biberon (de lait maternel ou de préparation lactée), un argument finit toujours par s’imposer et heureusement : le libre choix!

Le droit de choisir de nourrir son enfant comme sa mère l’entend, en fonction de ses valeurs, ses capacités et sa réalité qui lui est propre. Parce que oui, au final, ce qui compte, c’est bien que chaque enfant soit nourri. Je ne commenterai jamais le choix d’une femme à cet égard, j’ai un profond respect pour toutes les mamans, qu’elles aient fait des choix similaires aux miens ou complètement à l’opposé.
 
Ceci étant bien établi, vous ne m’en voudrez pas de faire l’apogée de l’allaitement maternel, puisque c’est la réalité que j’ai personnellement choisie et en laquelle je crois fermement. Allaiter mon bébé était important pour moi.
 
Au départ, je désirais allaiter jusqu’à six mois, âge moyen de l’introduction des solides, ça sonnait bien. Puis enceinte, j’ai pris conscience de par mes lectures de tous les bienfaits pour mon poupon et moi-même, alors je me suis mis comme objectif neuf mois. Ma merveilleuse petite créature une fois née et l’allaitement bien démarré, je me suis dit que, finalement, un an ce serait parfait, inutile d’arrêter avant l’entrée à la garderie. Les mois passaient et je vivais de grands moments de bonheur avec elle pendant les boires, j’ai donc commencé à réfléchir aux options pour poursuivre suite à mon retour au travail. Puis, dix-huit mois est devenu mon objectif.
 
À ce jour, je réussis encore à allaiter ma fille de treize mois matin et soir. Certaines matinées, j’ai l’impression que les quantités sont un peu juste pour assouvir ses besoins et que, bientôt, nous devrons passer à une prochaine étape. Au contraire, le soir je réalise à quel point c’est encore essentiel autant pour elle que pour moi. Ce merveilleux petit moment qui n’appartient qu’à nous, où le temps s’arrête pour nous permettre de nous retrouver.
 

Crédit : Amélie Floriot/Instagram 

 
Le soutien total de mon amoureux a joué un rôle précieux et essentiel pour rendre le tout aussi facile et agréable. Je lui suis immensément reconnaissante d’avoir été mon bouclier de tous les instants, prêt à répliquer à quiconque aurait osé porter un jugement ou un regard condescendant. Compte tenu de toutes les histoires que l’on peut lire partout, je m’estime privilégiée de n’avoir eu à subir aucune remarque désobligeante sur le fait que j’allaitais en public.
 
Néanmoins, l’évolution des commentaires m’amène à conclure au réel malaise des gens vis-à-vis de l’allaitement prolongé. Notre société louange carrément une mère qui décide d’allaiter son nouveau-né, dans ce cas-là, on pourrait plutôt parler de l’inconfort parfois ressenti par la maman qui décide de ne pas allaiter. Passé six mois, les gens trouvent la maman courageuse de continuer puisque c’est exigeant. Après neuf mois, ils y vont plutôt par une question teintée subtilement d’étonnement : est-ce que tu allaites toujours? Alors qu’à un an, l’interrogation fait place à une exclamation de surprise bien sentie : « Tu allaites ENCORE! ». Le temps passe encore et ils préfèrent ne plus aborder la question.
 
Cet inconfort, je me l’explique mal. D’autant plus considérant les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé promouvant l’allaitement maternel jusqu’à deux ans. Je veux dire… Organisation. Mondiale. De. La. Santé. Un groupe de personnes hautement qualifiées dans un domaine d’une importance incontestée qui émettent une opinion professionnelle basée sur des données scientifiques ayant comme seul objectif, le bien-être général des poupons et de leurs mères. Quelqu’un a toujours un malaise?
 
Personnellement, je ne sais pas si nous réussirons à nous rendre à ses dix-huit mois ou encore si nous le dépasserons, mais je sais que tout ce qui compte, c’est que le moment d’arrêter ne soit pas dicté pas des influences extérieures. J’allaiterai ma fille tant et aussi longtemps que ça nous conviendra à elle et à moi!
 
Avez-vous ressentie une pression pour cesser l’allaitement?

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