Pour lire la première partie, c’est ici.
 
Je pensais que le plus difficile serait les injections. Effectivement, il faut être brave. Il faut avoir un peu d’abnégation même. Je me suis fait violence sur un moyen temps. Mon chum l’a dit : y’a peu de choses plus contre-intuitives que de se planter soi-même une aiguille dans le corps. En plus, il y a toute une préparation : il faut mettre une très longue aiguille sur la seringue, prélever l’eau dans la fiole, l’injecter dans l’autre fiole avec la petite poudre, mélanger, doser et injecter le second liquide dans le mélange, remplir la seringue, changer l’aiguille pour une plus petite (fiou!).
 
Puis, on fait le plein de courage, on se nettoie la bedaine avec un tampon d’alcool, et on fonce. On s’injecte le liquide. En théorie. En pratique, c’est plus compliqué. Les deux premières fois, ça n’a pas très bien été. Je pleurais, je tremblais. Voir que je vais me planter cette aiguille-là dans le ventre. Je ne VEUX PAS le faire. Mais j’ai fini par m’y résoudre. Ça a brûlé un peu. Je suis allée me coucher un peu sous le choc.
 
Ajouter à ça se lever très tôt le matin un jour sur deux pour aller faire une échographie et une prise de sang, les effets secondaires des hormones et les grosses journées au boulot, et vous vous retrouvez vraiment fatiguée assez rapidement. Dans mon cas, la première semaine s’est passée sans trop d’encombres, mais c’est au début de la deuxième que ça s’est gâté. Syndrome d’hyper stimulation. Dix-neuf follicules (qui renferment potentiellement un ovule) qui se développent dans un ovaire, douze dans l’autre, j’avais le ventre vraiment gonflé et un sentiment d’inconfort permanent.
 
C’est encourageant, d’avoir plusieurs follicules, mais leur trop grand nombre peut potentiellement les empêcher d’atteindre la grosseur nécessaire pour le prélèvement. Et si le traitement me rendait vraiment malade? Je me sentais en confiance, j’étais bien suivie à ma clinique de fertilité, mais on ne sait jamais comment la situation va évoluer.
 
Je ne le savais pas encore, mais le pire était à venir. Le prélèvement d’ovules.

À lire bientôt dans la partie 3...