L’amoureux et moi, on aime voyager. Nos quatre ans d’histoire sont déjà pleins de souvenirs de petits voyages et de roadtrip. C’est tellement vrai que Bébé Poussin est née à 300 km de la maison pendant ce qui devait être notre dernière escapade en amoureux avant son arrivée. Déjà lorsqu’on a commencé à parler de projet bébé, il a été convenu que nous voulions continuer à bouger pendant ma grossesse et surtout, après, avec notre enfant.
On a tenu promesse. Je suis partie toute seule pendant une semaine à mi-grossesse pour visiter des amis en Europe. (Là-bas, plusieurs se sont d’ailleurs étonnés de me voir voyager, enceinte de 20 semaines et sans le papa de surcroît!)
Puis, notre Poussin est arrivé un peu à l’avance et pendant les premières semaines, je suis restée encabanée. Il faisait très froid et tout était glacé, hors de question de sortir mon mini-humain dans de pareilles conditions. Soyons honnête : ça faisait aussi plutôt mon affaire d’avoir un bon argument pour ne pas affronter les rigueurs de l’hiver. (+1 le bébé d’hiver!)
Et sur un coup de tête typique de mon couple, on a décidé de partir début avril. Bébé-Poussin avait 2 mois et demi, l’Amoureux était en congé parental, on n’avait pas la garde des ados cette semaine-là, le temps s’annonçait clément. Oh, il a bien fallu me convaincre un peu. Budgétairement parlant ce n’était pas raisonnable. Et surtout, il me semblait tout d’un coup que mon bébé était bien jeune pour de telles aventures… Mais l’occasion était belle et c’était un peu maintenant ou jamais.
On a donc fait faire un passeport au Poussin (autre dossier légèrement burlesque!) et on a réservé un hôtel à New York. Et je me suis mise à faire une longue liste de tout ce dont on pouvait avoir besoin (couches, lingettes, pyjamas en quantité, jouets, etc.) J’avais peur d’oublier quelque chose. Parce que bien entendu, à New York, il n’y a pas du tout de magasins… Au premier abord, nous avions un peu l’air de déménager. Notre véhicule routier était plein lorsqu’on y a déposé la coquille du bébé pour partir à l’aventure.
Nous avons divisé la route en deux et dormi aux abords d’Albany. Et bien sincèrement, malgré les arrêts aux heures pour sortir le bébé de son banc d’auto, allaiter ou changer une couche, ce petit roadtrip a été agréable. (Au retour nous avons aussi divisé le trajet en deux, mais ce fut un peu moins tranquille avec un bébé qui hurlait dans le trafic new-yorkais de fin de journée… – 1 notre capacité à prévoir les ennuis… +1 notre apprentissage parental : trafic + bébé = mauvaise idée!)
Je dois dire que ç’a été un peu surréaliste de partir en poussette pour la première fois et marcher sur la 5e avenue puis dans Central Park. Il faisait chaud, il faisait beau, c’était l’heure dorée et j’étais à New York en famille.
Pendant 4 jours, nous avons pris de grandes marches dans la ville, fait la high-line avec Bébé-Poussin en porte-bébé, visité le MOMA, et fait une belle collection de souvenirs en famille. Entre autres choses, notre fille était à l’âge où la lumière fascine vraiment les bébés. À Times Square, le soir, elle nous a offert un de ses tout premiers éclats de rire, une sorte de « mais c’est quoi cette patente-là, c’est ben exagéré! », une réaction si humaine finalement. J’ai aussi allaité dans des endroits incongrus : à Central Park, dans des Starbucks et même dans un Square entre la 6e et Broadway!
Nous avions comme avantage tactique dans notre organisation que Bébé dormait depuis toujours dans le landau de sa poussette (homologué pour le dodo!) Pour elle, que l’on marche dans la rue, qu’on soupe dans un resto ou qu’on soit dans une chambre d’hôtel, il est probable qu’il n’y ait pas eu tant de différence : elle était toujours dans la même « chambre », dans ses affaires.
J’ai été franchement étonnée de voir à quel point les New Yorkais étaient relax avec nous et notre poussette-tank. Dans les restaurants, on nous a toujours trouvé un petit coin tranquille. Les gens nous ont aidé à descendre ou monter les marches. Personne n’a sourcillé en me voyant allaiter en public (la loi de l’état stipule d’ailleurs qu’on peut allaiter en public sans problème). Je dirais que le principal bémol c’est qu’il manque cruellement de tables à langer dans les lieux publics. J’ai changé plusieurs fois des couches sur une table, un banc ou directement dans la poussette.
De ce joyeux périple, outre les souvenirs en masse (et de jolies robes d’été pour Bébé-Poussin), je conserve une super liste de ce que doit contenir la valise de bébé que je mets à jour et adapte maintenant selon notre destination et la durée du séjour. Même si on en apporte toujours trop, je peux maintenant préparer le départ avec l’assurance que je n’oublie pas grand-chose. (On vous a déjà donné des trucs d’ailleurs!) Et comme famille, lorsqu’on parle de petits voyages, on se sert l’argument « Ben voyons, on est allés à New York avec elle quand elle avait 2 mois et demi! »