Une des réalités de famille lesboparentale, c’est que les deux mamans peuvent porter un bébé. C’est un gros avantage puisque ça nous donne plus de chances si le processus est plus ardu chez l’une des deux. C’est en même temps un désavantage quand on pense au fait que ça donne des bébés qui n’auront pas des liens de sang avec les 2.
 
(Ce que je m’apprête à écrire ici est une vision très personnelle de la chose.)
 
Pour faire une longue histoire courte : ce n’est toujours pas facile. Pas facile parce qu’il faut faire le deuil de la famille typique «maman-papa». Il faut aussi faire le deuil du fait que notre enfant ne sera pas ce mélange de toi et de la personne que tu aimes le plus au monde. Et il faut aussi faire le deuil du fait que ton enfant ne te ressemblera pas, physiquement.
 
C’est aussi difficile parce qu’on n’a pas de modèle. Ça n’existe pas une princesse de Walt Disney qui a vécu heureuse ever after avec sa blonde et leurs enfants.

                         

Crédit photo : José Rodolfo Loaiza Ontiveros.

 
En même temps, quand je vois la bedaine de ma blonde s’arrondir, ça apaise bien des chagrins et des appréhensions.
 
Premièrement, nos enfants porteront mon nom de famille, ce dont je suis fière.
Ensuite, je me dis que si notre famille n’est pas typique, nous ferons en sorte que nos enfants soient fiers de vivre dans une famille différente. Que même si ma première petite ne me ressemblera pas physiquement, je lui apprendrai à être aussi drôle que moi. Que si elle n’est pas l’addition de MP et moi, ce sera tout oublié quand ce sera autant dans mes bras que dans les siens qu’elle cherchera le réconfort.
 
Je sais aussi que dès que je vais la voir, je vais l’aimer comme si elle était de mon sang.
 
Je le sais très bien, parce que je l’aime déjà. 

Pour ceux ou celles qui l'ont vécu, vos deuils ç'a été quoi? Comment avez-vous vécu cette période avec votre conjoint?