Je reste toujours inconfortable face à cette question, simplement parce que je ne connais pas la réponse.
Enfin oui, mais je ne veux peut-être pas me l’admettre définitivement.

Pour tout vous dire, je suis née pour être maman! Très jeune, je savais déjà que je voulais une grande famille : j’élaborais des listes de prénoms (que je n'ai jamais utilisées), je dessinais mes futures chambres d’enfants et imaginais ma vie tranquille (!!!) avec le papa, le (les) chien(s), la piscine et la petite maison dans la prairie. Oui, j’étais une romantique rêveuse!

Crédit photo : linternaute.com.

J’ai eu ma fille à 26 ans, relativement tôt, mon garçon deux ans plus tard, qui ont respectivement 8 et 6 ans aujourd’hui. Est-ce que j’en veux d’autres? Mon cœur répondrait oui sans hésitation; l’appel de la maternité est encore si présent en moi! Je ressens intensément le besoin de cajoler, chérir et élever un troisième petit être. J’ai mal lorsque mes copines m’annoncent leurs grossesses, je me projette, m’imagine et j’envie (secrètement).
 
Alors pourquoi ne pas suivre mon instinct maternel et procréer? En partie, parce que c’est un «non» catégorique de la part de conjoint qui est plutôt rationnel et cérébral (ce que je ne suis pas) et revient toujours avec des arguments non négligeables : «On a pas de place», «tu te vois recommencer les couches et les boires aux 3 heures?», «avec nos vies de fou et nos travails à temps plein, on n'a pas le temps!». Dans mon for intérieur, je sais qu’il a raison, je sais aussi que je vieillis, qu’à 35 ans c’est pas comme à 26, je serais surement éreintée de gérer les lunchs, les devoirs, les cours de gym, le soccer, les journées pédagogiques avec un tout petit qui braille sa vie à côté de moi.
On a enfin trouvé un équilibre confortable, serais-je vraiment prête à tout foutre en l'air pour assouvir mon manque?
 
Je le sais, je le sais, je suis chanceuse, j’ai deux beaux enfants en santé, une belle maison, un papa aimant, 1 chien (juste 1!) et une piscine. Je devrais être plus reconnaissante et me contenter de ce que j’ai, mais j’ai un petit vide dans le creux de l’utérus qui ne veut pas partir… Comment faire son deuil d'un petit quelqu’un qui n’existe pas?
 

Est-ce que votre cœur et votre tête prennent des décisions contradictoires parfois? Comment arrivez-vous à concilier les deux?