Tout petit, il était parfait.

Le teint foncé, les cheveux et les yeux noirs et des cils qui ne finissaient plus. Il a eu un développement un peu comme celui de vos enfants : papa, maman, du lait, encore... T'sais, la routine!

Puis, il a grandi et on a su.
On a su que notre enfant ne ferait pas les choses comme les autres. Il dormait peu, ne tenait pas en place, s'opposait beaucoup et dormait peu. (Je sais, je l'ai écrit deux fois. C'est pour que vous compreniez à quel point il ne dormait pas!)

On a commencé à consulter quand il avait 4 ans. Nous pensions que nous avions besoin d'aide, de support parental. Les émissions «Super Nanny» ne suffisaient plus. Au final, on ne nous a rien appris que l'on ne savait pas déjà. 

À l'école, notre garçon ne fonctionnait pas : les crises se succédaient quotidiennement. Malgré un début de médication, rien n'y faisait.

Il y a eu l'arrivée des intervenants : ergothérapeute, travailleuse sociale, psychologue, éducatrice spécialisée, psychoéducatrice, pédopsychiatre et j'en passe... Les changements de médication s'enchainaient... mais ne changeaient pas grand-chose si vous voulez mon avis.

Les hypothèses diagnostiques ont fusé de partout : autisme?, syndrome d'Asperger?, syndrome de Gilles de la Tourette?, TDAH?, trouble d'anxiété généralisée?, douance?, trouble d'opposition?, dyspraxie motrice?, trouble de la modulation sensoriel?... Name it!
On a fini par garder seulement les 7 derniers (!). 

Mais au-delà de tout ça, il y avait la souffrance : celle de notre garçon et la nôtre. Accepter que son enfant ait des problèmes de santé mentale n'est facile pour personne, surtout quand tu es seul avec lui parce que (presque) tout le monde est parti.
...

Y a rien de pire qu'entendre ton enfant te dire qu'il veut mourir.
Rien.

Petit à petit, son père et moi nous nous sommes donné la main et avons travaillé sans relâche pour aider notre garçon. On a fait toutes les thérapies et essayé tous les traitements. On a travaillé fort et tranquillement, le soleil est revenu.

Crédit photo : Michelle Marcoux.

Avec un environnement adapté à ses besoins, Alexandre fonctionne maintenant bien. La médication est stable, son milieu scolaire est adapté et sa vie d'enfant est équilibrée. Il aime la vie et a de grandes ambitions pour l'avenir.

Malgré les difficultés que nous avons traversées, plusieurs nous demandent souvent pourquoi nous avons eu autant d'enfants (notez que notre 4e est née dans la pire période d'anxiété de notre fils!). À cela, nous répondons que nos autres enfants n'ont rien à voir avec les difficultés de notre aîné et que peu importe les défis qui pourraient se mettre sur notre chemin, nous saurions y faire face.
Ensemble. 

Comment êtes-vous passé au travers les montagnes russes (avant de comprendre ce qu'il se passait)? Comment avez-vous vécu l'annonce du diagnostic de votre enfant?