La semaine dernière, j’ai assisté à l’accouchement live de Lucina. Deux fois plutôt qu’une dans la même journée. Dans la même heure! La gynécologue et l’infirmière qui l’assistaient ont eu chaud, y a eu une petite complication, mais tout s’est finalement bien terminé. La nouvelle maman pleurait de joie : «Donne-moi des bisous Jérôme!», mais y avait pas de larmes.
Lucina peut accoucher 120 000 fois au cours de sa vie sans subir aucun dommage mécanique. D’une hémorragie post-partum à une détresse respiratoire du bébé, cette simulation de femme parle, réagit, pleure, panique… On se rapproche de l’intelligence artificielle, mais on est encore loin d’un hybride humain-robot. Manque un peu de brillant dans les yeux.
À quoi ça peut servir de faire accoucher une femme robot d’un bébé tout aussi faux?
Ironiquement, Lucina a été créée dans le but d’humaniser les soins. Je vous l’accorde, ce n’est certainement pas son regard qui nous convaincra. Mais, comme l’explique l’infirmière Johanne Steben, du Centre des naissances du CHUM : «Ça aide beaucoup à développer la communication entre l’équipe médicale, la patiente et le conjoint. Les étudiants seront mieux préparés à réagir en situation d’urgence puisqu’il est possible de faire vivre à Lucina presque tous les scénarios possibles!».
Lucina est une invention québécoise, la première de son genre à travers le monde. Au-dessus d’une cinquantaine de cerveaux ont travaillé vraiment fort sur sa création. Elle est maintenant prête à être distribuée partout sur la planète, pour la modique somme de 70 000$ à 85 000$, selon les options. Missionnaire, elle part aider les futurs médecins, sages-femmes et infirmières à se préparer pour mieux aider toutes ces femmes qui s’apprêtent à vivre le moment le plus vrai, le plus animal, le plus roots de leur existence : la naissance.
Qu’est-ce que vous pensez de ce genre d’avancement technologique?