Je me qualifierais comme étant plutôt filiforme, le genre de fille qu’on a tendance à surprotéger parce qu’on a peur qu’elle parte au vent. Enfant, la plus grosse partie de ma jambe était sans contredit mon genou. Aujourd’hui, du haut de mes 35 ans, j’ai acquis quelques formes légèrement mollasses et facilement dissimulables. Bref, il faut être attentif (ou mon amoureux) pour finir par percevoir une courbe sur mon body. J’suis d’même, j’ai jamais pesé 100 livres à part pour deux mes grossesses.

 
Crédit photo : Anne-Marie Pepin.

Le «faux» est tellement accessible de nos jours et laissez-moi vous dire que j’ai longtemps été tentée par une belle paire (grosseur normale) de seins pour donner de l’ampleur à mon décolleté. Constatant que cette idée commençait à germer dans ma tête (et non dans mon portefeuille), je me suis interrogée profondément sur la source de ce désir. Pourquoi aurais-je besoin de plus gros seins?

 
Crédit photo : 7sur7.be.

Oui peut-être pour mousser mon estime personnelle, avoir un rapport plus sain (la pognes tu?) avec mon corps, me trouver séduisante, sexy… Somme toute, mes considérations étaient plutôt superficielles et j’ai trouvé décevant d’avoir remis en doute mon intégrité pour une paire de seins. Comment expliquerais-je ce changement à ma fille de 8 ans? J’aurais peur du double message engendré par ce changement de silhouette : «Tu sais Adèle, pour se sentir femme, il faut être bien dans son corps, mais maman n’y arrivait pas!» ou «Mon beau Damien, ce qui est le plus beau chez une femme c’est son sourire, sa joie de vivre, son humour et ses gros seins!».
Parce que ce genre de phrases, je les répète sans cesse à mes enfants, que la réelle beauté est celle du cœur, qu’il est important de respecter les différences, d’aller vers les plus démunis ou les gens seuls. Pourquoi alors serais-je incapable de m’en convaincre moi-même?
 
J’ai finalement laissé tomber l’idée des faux seins, j’ai décidé de m’occuper de ce qui se passait dans ma tête et d’essayer d’appliquer mes doctrines familiales à moi-même.
 

Êtes-vous séduits par l’idée d’améliorer votre corps via la chirurgie? Est-ce que ça vous apporte un problème de conscience?