On savait que ça arriverait. On ne savait juste pas quand, ni venant de qui. C’est cette semaine que ça s’est fait, via un vendeur d’asphalte qui passait sur notre rue.
 
«- Bonjour ma petite madame, wow vous avez un beau bébé! Je passais et j’ai remarqué que votre asphalte était craqué, je pourrais vous le réparer pour pas cher.
 
- C’est gentil, mais on n’a pas le budget en ce moment.
 
- Je comprends, mais c’est important de le faire à temps. Est-ce que je pourrais en parler avec votre mari?»
 
Silence.
 
Le regard du monsieur alternait entre mon bébé et moi.

Dans ma tête j’alternais entre faire un 1000e coming out ou pas. J’ai choisi une phrase ambigüe.
 
«- Il n’y en a pas de mari.»
 
Le monsieur m’a regardé, confus, et a fini par partir.

(Source)

J’aurais pu lui dire qu’il était vieux jeu en voulant parler à mon mari, qu’il frappait à la porte de lesbiennes et que oui, malgré son air incrédule, on pouvait avoir un bébé sans homme dans le portrait.
 
Mais je l’ai laissé sur des mots desquels il tirera bien la conclusion qu’il veut.
 
Parce qu’il faut choisir ses combats. Est-ce que j’aurais gagné quelque chose à l’éduquer? À lui faire comprendre qu’il n’y a pas que des familles hétéros? Non. Je garde mes forces pour des situations plus importantes, par exemple avec les gens qui devront côtoyer ma fille.
 

De votre côté, choisissez-vous vos combats?