Commençons ça par une petite mise en contexte. La Cour suprême du Canada a déjà statué en faveur de l’allaitement maternel dans les lieux publics.
En d’autres mots, nul ne peut interdire à une femme d’allaiter en public ou lui demander d’aller dans un endroit en particulier, que l’établissement adhère ou pas à l’initiative «Bébés allaités : bienvenus dans nos lieux publics».

Si vous n'êtes pas d'accord avec ça, pas besoin d'aller plus loin. Retournez lire votre manuel de la femme parfaite au foyer. 

Crédit photo : Le blogue du kitsch.

Loin de moi l'idée de péter un plomb ou de me faire des ennemis. Je ne veux pas non plus juger les femmes qui décident de ne pas allaiter. Je suis pro-choix! Pis Carolane a fait un article ben cool là-dessus.

Ceux qui me connaissent le savent, ma position sur l'allaitement en public est claire. Bébé a soif? Allaite-le. That's it!

Sous cette grande introduction se cache mon désir de réagir aux commentaires qui ont été faits à l'endroit des mères qui ont décidé de se rendre à la sacro-sainte pataugeoire du quartier Rosemont Petite-Patrie à Montréal. Oui oui, sainte pataugeoire, parce qu'à lire les commentaires de certains individus, c'est à croire qu'elle est remplie d'eau bénite cette piscine, et qu'elle se transformera en feu de l'enfer si une goute de lait maternel y tombe.

Moi, quand je lis un jeune dire qu'elle va maintenant changer ses tampons en public, parce que ça, c'est aussi naturel que d'allaiter en public sans se couvrir, je me demande où la société s'en va. Quand je lis un gars proposer aux mères d'aller allaiter dans les toilettes, je me demande s'il aimerait ça lui, manger sa poutine pis son roteux assis sur le trône. 


Crédit photo : Rocketnews 24.
 

Quand je lis des gars dire que la fille sur la photo des médias est «fourrable» ou ben qu'elle cherche juste l'attention la cochonne-désaxée-exhibitionniste, je me retiens. Je me retiens parce que, oui je suis un gars féministe. Pis que je me dis que le désaxé, c'est lui qui commente, pas la fille qui nourrit son enfant. Pis j'ai le gout de mordre. Même chose pour celui qui dit que si elle sort son sein il a le droit de regarder. Pas convaincu que sa mère serait fière de lui.

Quand je vois que des gens disent : «My god! Est-ce qu'elle va l'allaiter jusqu'au Cégep?», je ris. Parce que je me dis que ces gens-là n'ont rien compris. 


(Source)
 

J'ai répondu à quelques commentaires puis j'ai abandonné. Je ne suis surement pas le seul à avoir baissé les bras devant tant d'ignorance, d'insouciance et de jugement. Ce qui m'attriste, c'est que ces femmes, qui se tiennent debout pour qu'on respecte les droits de leur enfant sont celles qui se font traiter de vaches-à-lait, de putes, de folles, de freaks. Voyagez un peu, #LesGens. Ouvrez vos yeux.

Arrêtons de dire que c'est bizarre d'allaiter en public sans couvrir l'enfant. Arrêtons de juger les mères qui ont déjà assez de questions à se poser sur leurs choix avec leurs enfants. Arrêtons de juger. Point.

À ceux qui s'insurgent devant ces commentaires tous plus dégradants les uns des autres.
À celles qui ont mis des photos d'elles en train d'allaiter sur les réseaux sociaux.
À Mélodie Nelson.
À celles qui se sont rendues à la pataugeoire le 4 juillet dernier.
Aux mamies qui ont réagi contre les jeunes qui avaient des argumentaires débiles à propos de toute cette histoire.
Continuons de nous tenir debout. Continuez de nourrir vos enfants.


(Source)

Vous m'inspirez le plus grand respect. Et j'espère qu'un jour, on ne remarquera plus votre geste. Parce que même si plusieurs l'ont décrit comme étant le plus beau geste du monde (et c'est vrai), il faut que ça passe au prochain niveau. Il faut que ça devienne normal, que ça passe inaperçu. Peace!

Parce que nourrir bébé, c'est pas juste une affaire de femmes...
Crédit photo : Valerie Poulin.

J'aurais tendance à dire qu'on a lu déjà assez de méchancetés sur le sujet cette semaine alors je vous demande : à quel moment avez-vous ressenti le plus de pression lors de l'allaitement?