Dès l’arrivée de bébé dans notre vie, la plupart des femmes ressentent le besoin, non seulement de prendre soin de ce petit être si fragile, mais également de le protéger d’une certaine façon. Parfois, le fait de partager votre petit avec la horde de gens qui l’entoure (personnel hospitalier, famille, belle-famille, passants, etc.) n’est pas une mince tâche.

C’est au retour à la maison que ça nous a frappés. Nous avions l’impression que tout un chacun voulait son petit moment privilégié avec notre fille et ce, malgré l’allaitement difficile, les siestes de bébé, etc. Tout comme j’ai pu le faire dans le passé avant d’avoir un enfant, les gens oublient à quel point les nouveaux parents et bébé sont en pleine crise d’adaptation. Le simple fait d’avoir des visiteurs qui sonnent à la porte les premiers jours (et le chien qui jappe dans notre cas) peut avoir un effet direct sur le bon déroulement des boires, la qualité des siestes et l’adaptation en général des nouveaux parents. Nous avons donc mis nos limites pour quelques jours et nous nous sommes recentrés sur notre noyau familial pour être en mesure d’apprécier à nouveau les visites de nos amis et familles.

À mesure que les semaines ont passé, nous avons pris part aux réunions familiales. Là encore, la notion de partage de son enfant était au menu. Nous n’avions pas franchi le seuil de la porte que déjà les gens nous proposaient de la prendre. Sans vouloir être territoriale, je dois admettre que j’avais un certain malaise à ce que ma fille se fasse trimballer d’une paire de bras à une autre sans arrêt, comme un jouet.

Et que dire des premières sorties en public. Une dame au restaurant a même osé, sans nous le demander, mettre pratiquement sa tête dans le trou du petit coulou et faire des coucous à notre fille en lui flattant la joue. Moi de m’empresser de lui dire qu’elle dort et elle, sans aucun scrupule, de me répondre «Mais non elle est réveillée!»… (Soupir.)

Tout compte fait, quand je pense que certaines mamans en pleine séparation doivent partager leur enfant avec la nouvelle conjointe de papa, je me dis que tout ça est du gâteau…

Nous continuons d’apprivoiser lentement cette notion de partage. Je suis confiante que plus les mois passeront, plus nous serons à l’aise. Disons que l’entrée en garderie est très loin devant moi et que d’ici là, j’aurai, je l’espère, peu à peu franchi un certain détachement (sain) face à mon enfant.

Comment avez-vous vécu vos premiers moments de partage de votre enfant?