La mère, elle, est enceinte. Le père, lui, vit cette grossesse en parallèle du mieux qu’il peut. Mais pour un premier de famille, voir sa mère grossir à vue d’œil, pour un jour revenir à la maison avec un bébé rose-mauve en main, ça doit être totalement terrorisant non?
 
Mon plus vieux avait 19 mois quand son petit frère est arrivé parmi nous. Il n’avait assurément pas la maturité nécessaire pour comprendre ce qui s’abattait sur lui. Comme parents, nous avions naturellement déployé tous les efforts nécessaires pour acclimater notre aîné à l’arrivée du futur bébé. N’empêche, choisir d’inviter un autre membre de la famille, c’est un choix d’adultes. Mon plus vieux n’a pas été consulté. Quand j’y songe, ça devait être frustrant pour lui.
 
À l’arrivée de son petit frère, la catastrophe a débuté. Notre parfait petit ange blond de 19 mois s’est muté en diable cornu si turbulent qu’il en était méconnaissable. J’étais compréhensive; je savais ce qui se passait, car la littérature nous en parle depuis la nuit des temps. C’était la rébellion. N’empêche que voir son fils de 20 mois essayer de «débarrer» l’œil de son bébé frère d’à peine 1 mois profondément endormi avec le trousseau de clés de son papa, ça traumatise une mère, tsé.
La tempête s’est calmée, comme elles le font toujours. Depuis, l’aîné a revendiqué sa place, mais de manière plus douce. Il a appris à être plus flexible, moins exigeant. Je me plais à dire qu’il est devenu une meilleure personne durant cette année-là.
 
Depuis, sa petite sœur est arrivée aussi. Sa réaction a été aux antipodes de celle qu’il avait eue avec son frère, moins rebelle, beaucoup plus émotionnelle. Sa sœur est son trésor à lui. Il en prend soin avec tellement de délicatesse et d’amour que ça me donne envie de pleurer parfois. Ça me confirme que l'être humain est fait pour l’amour, suffit de lui donner le temps de naître parfois…
 

Futures mères : l’amour fraternel, ça s’apprend, avec le temps.