Skip to content
La question du prénom
Crédit: Caroline Arbour

Mon premier bébé était une surprise.
 
Je sais bien qu’ils le sont tous, mais je ne savais pas si la mienne serait rose ou bleue.
 
Les gens, TOUS ceux qu’on connaît bien, ceux qu’on ne connaît pas et ceux qu’on voudrait ne pas connaître, se plaisaient à nous interroger sur nos choix de noms.
 
– Comment allez-vous l’appeler si c’est un garçon?
– Laurier.
– … Hmm… (malaise, le visage tordu de confusion…) Et si c’est une fille?
– On ne sait pas trop. On aime beaucoup Simone, Marguerite et Olivia.
– Awwww. C’est donc ben cute! J’pense que vous allez avoir une p’tite fille! 

Pas que je le prenne personnel, mais pourquoi s’enquérir d’un nom à donner si ce n’est que pour le juger?
 
Même ma propre grand-mère, en l’honneur de qui on avait choisi ce nom, n’y est pas allée de main morte.
 
– Mamie, si c’est un p’tit gars, on va l’appeler Laurier! (Grand sourire)
– Ben voyons! Tout l’monde va y dire d’aller s’asseoir sur ses lauriers. 

Mamie a boudé notre choix un certain temps. Et nombreux sont ceux qui, sans toujours le dire, nous ont fait comprendre qu’il existait des tas d’autres prénoms. De meilleurs prénoms?
 
Ils auraient tous pu être moins subtils, notre garçon serait un Laurier. Et il serait le plus beau des Laurier… À peine quelques semaines après son arrivée au monde, tous s’entendaient pour dire que «Ça lui va donc bien ce nom-là! J’adore ça!».
 
On savait que le deuxième bébé serait un garçon. La surprise serait son nom.
 
On avait tant cherché pour Laurier, on ne savait plus quoi imaginer. Fiston est donc né sans nom. Au tableau de la cuisine, une liste d’une douzaine de prénoms nous hantait. On se sentait incapable de faire un choix et Laurier refusait de nous aider à trancher :
 
– Lequel tu préfères mon loup?
– Eeeemmm…. TOUTE! 

C’est l’entourage qui était beaucoup plus difficile à satisfaire.
 
Certains s’entêtaient à nous répéter les prénoms qui ne leur plaisaient pas. Malgré qu’on leur réponde chaque fois que leur opinion ne nous importait pas. Et que ces prénoms qu’ils n’aimaient pas s’inscrivaient dans nos préférences.
 
– C’est pas que j’aime pas ça. C’est juste que ça m’fait penser à quelqu’un que j’aime pas vraiment.
– … 

D’autres persévéraient dans l’espoir de nous vendre un nom ou un autre.
 
«J’ai vu un p’tit Henri (Arthur, Albert, Georges, etc.) l’autre jour. Il était tellement cute! Il avait un grand frère et les deux avaient l’air de tellement bien s’entendre. J’pensais à ça. Henri et Laurier, ça s’dit bien vous trouvez pas?» 

On a fini par se tanner de l’appeler Chose Bine, Ti-Frère, No Name ou President’s Choice et on a arrêté notre choix en se consultant, mon chum, notre aîné et moi. On a présenté Roméo à notre entourage. La majorité l’a accueilli avec le sourire, mais y en a eu pour nous rappeler qu’on avait quand même, peut-être, osé un peu trop…
 
«En tout cas. C’est votre bébé!»

Mais moi j’m’en fous. Je l’aime, mon Roméo!

Comment ont été reçus vos choix de prénoms? L’opinion des autres a-t-elle un impact sur votre processus de décision?

Plus de contenu