Salut. Toi, à qui la maternité est tombée dedans. Sans prévenir. Sans demander.

Je ne vais pas te demander si tu vas bien parce que je sais qu'il y a une bombe qui vient de te tomber sur la tête (et dans le ventre) et que ça peut être difficile de bien aller. Les deux petites lignes roses que tu vois sur le test de grossesse, je les ai vues il y a presque deux ans de ça. Quand elles sont apparues, moi non plus je feelais pas...

J'ai aussi été au pied du mur, contrainte de faire un choix déchirant. J'ai choisi de garder mon bébé, mais si tu ne sens pas la force, c'est correct aussi. Tu as le droit et tu as toute mon admiration parce que c'est pas facile et que tu es une femme forte, quel que soit ton choix. Je te respecte. Je ne peux pas te parler de comment j'ai vécu un avortement, j'en ai jamais eu. Je peux, par contre, te parler de comment j'ai vécu ma grossesse, à 18 ans.

Je sais, tu veux probablement cacher ta peine. Moi aussi j'ai camouflé mon désarroi pendant quelque temps, mais je me suis sentie tellement soulagée et tellement plus légère quand j'en ai parlé à ma famille. Je sais que ce ne sera pas facile, mais un jour ou l'autre, tu vas devoir le faire. Fais-moi confiance, peu importe leur réaction, dis-toi que la grosse boule de stress dans ton ventre va rétrécir un peu. 

Si je pouvais te donner un conseil, ce serait de bien t'entourer. Tu as besoin de personnes qui t'aiment et qui te soutiennent. Ces personnes-là vont être tes phares quand ça ira trop mal et que tu remettras en question tes décisions. Parce que malheureusement, ça va arriver. Mais le jour où tu auras ton petit dans tes bras, tu vas te sentir mieux, et cette question-là, tu ne te la poseras plus. 

Les jours où ça ne va vraiment pas, dis-toi ça : «it gets better». Il y aura des jours plus difficiles et d'autres où tu voudrais arrêter le temps tellement c'est doux. Tu auras un petit humain qui te donnera de l'amour à l'infini, qui te regardera avec les yeux remplis d'admiration. Ça, c'est la plus belle récompense, le plus beau cadeau du monde.

Avoir un enfant à 18-19-20 ans c'est décider de prendre un chemin de campagne à la place de l'autoroute. C'est un chemin plus long, plus bossu, plus ardu, mais tellement plus beau!

Je tiens à te prévenir, le monde de la maternité est un peu cruel. Arme-toi d'une carapace et de patience, tu en auras plus besoin en présence d'autres mères qu'avec ton enfant!

Crédit photo : Ann-Sophie Martin-Métivier.

Je te souhaite sincèrement tout le bonheur du monde. Écoute ton coeur et rappelle-toi qu'il n'y a que toi qui sache quel est le bon choix que tu dois faire. Et ne t'en fais pas, on ne meurt pas de fatigue et un jour tous les bébés finissent par dormir. Tu as du courage et tu es forte.
Tu es une maman.  

Ann-Sophie

(Chez TPL Moms, nous respectons les choix de chacun et nous vous demandons à tous de faire preuve de respect également dans vos commentaires. Merci.)