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Une maman, ça ne peut pas être malade.
Crédit: Emilie Sarah Caravecchia

Ça m’a frappé comme une tonne de briques. BOUM!
 
J’étais fraîchement séparée, seule avec mon Monsieur Lapin de 2 ans ½ et une gastro avait décidé d’élire domicile dans mon corps. Pas une petite gastro cute, plutôt une de celle qui transforme votre salle de bain en dortoir.

Crédit : Giphy

Je ne pouvais pas m’occuper de moi-même. Le moindre mouvement (genre cligner des yeux) me faisait vomir. Maintenant, imaginez-moi essayer de m’occuper de mon Lapin. Un mot: INCAPABLE.

Et là, deuxième tonne de briques: UNE MAMAN, ÇA NE PEUT PAS ÊTRE MALADE!
 
Pour la petite histoire, ma sœur est venue m’aider, mon fils a survécu et moi aussi!
 
À ce moment, j’ai compris (un peu) le sentiment d’impuissance dont ma mère m’avait parlé quand elle, elle est tombée malade. Gravement malade.
 
À 40 ans, ma mère a reçu ce diagnostic: polyarthrite rhumatoïde. À 40 ans, ma mère a appris qu’elle avait une maladie dégénérative de « petits vieux ». Désormais, sa maladie l’empêchait de pratiquer son métier. Elle n’avait plus de dextérité. Sa maladie allait la faire souffrir le martyr, elle allait lui déformer les articulations. 
 
À 40 ans, les médicaments pour stabiliser son état n’avaient pas été encore correctement dosés. À 40 ans, ma mère a dû se faire aider par ses filles (13 ans et 15 ans) pour se laver. 
 
Ma mère était malade. Elle ne pouvait plus s’occuper d’elle. Elle n’était plus capable de s’occuper de nous. Son propre corps, celui qui nous avait conçu, était celui qui la contraignait. Et malgré le fait que nous étions des ados, le sentiment d’impuissance a envahi ma mère.
 
Plus récemment, la femme d’un ami de mon ex est décédée. Saleté de cancer! Cette femme, elle avait mon âge. Elle avait deux jeunes enfants (moins de 7 ans). Quand Père Lapin m’en a parlé, j’ai imaginé la souffrance de son conjoint, celle de ses enfants et j’ai pensé à elle. Juste à elle (je ne la connaissais pas pourtant). J’ai imaginé la douleur innommable qu’elle avait dû vivre. Laisser deux si jeunes enfants. Une maman qui sait qu’elle est malade, qu’elle va mourir et laisser ses enfants… J’ai mal juste à penser à cette éventualité. Je l’écris et ma gorge se noue. Mes entrailles, j’ai mal là.
 
Ne pas être capable d’être présente pour ses enfants, être physiquement incapable de s’occuper d’eux, même si le papa et d’autres sont là autour pour le faire, c’est terrible comme sentiment. Je ne l’ai ressenti que quelques heures, le temps que le malaise se passe, mais les autres, je me demande comment elles font quand le foutu malaise ne passe pas.
 
Comment faites-vous pour passer au travers d’une maladie (malaise, handicap) tout en ayant des enfants ?
 
P.S.: Bien entendu, ce sentiment d’incapacité est aussi ressenti par les pères. Je ne fais que présenter le point de vue de la maman que je suis.

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