Le savoir-vivre à Noël : est-ce qu’on en laisse passer ou on tient son bout?
Marie-Catherine Lapointe Doit-on obliger son enfant à aller donner des becs aux « matantes » qui puent le parfum ou à pépère qui sent le pipi?
Oui, parce que… c’est ça la vie.
Ça arrive de devoir donner des becs à des gens qui ne sont pas totalement à notre goût. Je parle des classiques petits becs de politesse, bien sûr. C’est bien rare de rencontrer quelqu’un à qui on va dire « ARK, je te donne pas de bec toi parce que tu as trop mauvaise haleine. » Non, on retient notre respiration, on fait ça vite (et on parle dans son dos après, ou pas). #ÊtreUnAdulte
C’est notre job, en tant que parents, de voir à ce que notre enfant apprenne les us et coutumes qui vont faire de lui quelqu’un de socialement adapté qui ne nous fera pas « honte » à Noël.
En même temps, non.
Qu’y a-t-il de plus « malaisant » qu’un enfant qui ne veut pas donner de bisou à pépère qui sent le pipi? Un parent qui insiste out loud devant tout le monde. Si, à votre arrivée dans un party, votre petit appendice ne veut pas s’extirper d’en dessous de votre jupe, le mieux est de l’excuser, en n’appuyant pas outre-mesure sur la chose, et en affirmant qu’il va sûrement se dégêner un peu plus tard.
Le take home message :
Ne comptez pas sur la magie du temps des Fêtes pour « déniaiser » votre petit dernier. Le savoir-vivre est une compétence qui vient avec l’éducation, mais aussi avec le temps et la maturité. Le but d’un party de Noël est, officiellement, de passer un bon moment avec des gens qu’on ne voit parfois qu’une fois par année. C’est donc bien correct de slacker la poulie sur les bonnes manières et de choisir ses batailles pour alléger l’atmosphère.
Ok, mais y a toujours bien des limites.
Oui. La liberté des uns commence là où finit celle des autres qui disent… Mais quelle que soit l’intervention que vous ayez à faire en ce sens auprès de votre descendance : faites-la le plus discrètement possible. Si votre classique « Je compte jusqu’à trois » ne semble pas avoir de prise, mettez-vous à l’écart pour faire une intervention plus musclée. Si c’est la crise totale, retirez-vous dans une autre pièce et n’en sortez que lorsque que votre lutin maléfique et vous serez sur la même longueur d’ondes. Rappelez-vous que, la première des politesses, c’est de ne pas gâcher la fête.
Peut-on intervenir auprès des enfants des autres?
Mon truc à moi, c’est de me demander ce que je ferais si c’était un adulte. Ce n’est pas notre rôle d’éduquer les enfants des autres, mais on n’a pas à se faire maltraiter pour autant.
Si mononcle Jean-Paul me demandait gentiment « Est-ce que je peux avoir encore un peu de gros gin? », je ne lui dirais pas « T’as oublié le mot magique mononcle Jean-Paul ».
Par contre, si mononcle Jean-Paul décidait de se mettre debout sur la table en me callant des drinks de façon cavalière, je demanderais probablement à sa femme d’intervenir parce qu’il est en train de gâcher mon party, qu’il va sûrement briser la table et finir à l’urgence.
Et vous? Est-ce que vous êtes un peu plus lousse à Noël? Est-ce que vous vous permettez d’intervenir auprès des enfants des autres?