De la part de Carolane, une lettre à ses amies qui ne veulent pas d’enfant.

Ça fait longtemps que je cherche à faire collaboration spéciale avec une personne qui ne veut pas d’enfant sur TPL Moms, pour montrer que ce visage-là de la non maternité existe et qu’il est ben correct. Alors, je me suis dit qu’au lieu d’attendre, j’allais vous faire une petite déclaration d’amour.
 
Chères amiEs qui ne veulent pas d’enfant,

Je voulais vous dire que je suis derrière vous. Je suis fière de vous. Et que je vous aime. Ça a l’air cheezy dit comme ça, mais je trouve ça important de faire cette déclaration, sur un site de maman.

Je trouve ça important de vous le dire parce que trop souvent, vous vous faites répondre des mardes quand vous « osez » enfin parler de votre non-désir de maternité.

Déjà, le fait que la société s’attend à ce que vous (femmes et/ou organes reproducteurs et/ou maison-pour-la-construction-d’un-être-humain) soyez d’office intéressées/émerveillées/brûlantes d’envie à l’idée de faire des enfants vient chatouiller ma inner féministe. Je ne suis pas capable de comprendre pourquoi une telle pression est mise sur les femmes-en-âges-de-procréer et jamais (ou presque) sur les hommes-en-âge-de-le-faire. En même temps, j’ai espoir que les luttes féministes puissent vous aider un brin.

En plus, vous devez constamment vous justifier, comme si vous n’étiez pas en droit de faire ce que vous voulez de votre vie/utérus. Que ce soit parce que vous n’entendez pas l’appel de la nature, que vous voulez une carrière, que vous n’aimez pas l’idée d’avoir à vous occuper d’un être humain, que vous n’avez pas la capacité physique ou mentale pour handle ou que vous n’avez pas trouvé LA personne pour en avoir, jamais je ne jugerai ce choix-là.

Je sais que vous vivez les mêmes craintes par rapport à la maternité que la plupart des futures mères ou que celles qui le sont déjà. Tout le monde a plus ou moins son lot de peurs. Peur de ne pas aimer, peur d’aimer trop, d’être trop protectrice, de ne pas avoir la fibre maternelle, de mourir en couches, de ne pas savoir quoi faire avec un être humain, de ne pas être aimée de son enfant. Vous le vivez peut-être même de façon plus forte que les mamans pis je trouve ça bien correct.

Je ne serai jamais – ou du moins jamais plus – le genre de personne à juger vos peurs.

Je vous aime aussi parce que je sais que ce n’est pas une décision facile, que ça vient avec son lot de conséquences. Cette décision peut vous faire perdre des ami-es et des amoureux-ses. Cette décision doit toujours être justifiée par des faits concrets, alors que ça pourrait très bien être que vous ne voulez juste pas en avoir. Point barre.

Mes amiEs, je ressens le besoin de vous dire que je vous aime, aussi, parce que je sais foncièrement que vous aimez (pour la plupart) les enfants des autres. Que vous êtes souvent la tante la plus cool de votre famille. Vous aimez les enfants, mais pas l’idée d’en avoir et qu’entre les deux, il y a une mer de différences. De toute façon, je sais que vous n’allez pas juger les raisons qui poussent les autres à avoir des enfants, à moins de vous faire balancer en plein visage des jugements sur vos propres choix.

Je vous aime et je ne vous demanderai jamais (presque – parce que j’avais quand même besoin d’avoir un peu de jus pour cet article) de me justifier votre choix. Ma porte vous sera toujours ouverte pour venir prendre une snif de bébé quand l’envie vous en prendra.

P.S. Comme dirait la maman (Lucille pour ne pas la nommer) d’une de mes amies qui ne veut pas d’enfant: « Si tu ne veux pas faire d’enfant c’est ok, parce que de toute façon, tu ne fais pas des enfants pour les autres. »