Dernièrement, je vous ai parlé du pica, un trouble alimentaire peu connu. Pour faire suite à ce billet, j’ai voulu décrire d’autres troubles qui peuvent également être présents chez les jeunes enfants. Commençons aujourd’hui par l’anorexie.
 
Définition de l’anorexie :

… se caractérise par une brusque perte de poids résultant de régimes drastiques, de jeûnes, de vomissements provoqués, d'utilisation de laxatifs et/ou d'exercice physique excessif. L'anorexie est également associée à une peur intense de prendre du poids, une distorsion de l'image corporelle et à des irrégularités menstruelles. (Aneb Québec)

Précision à l’enfance :

L’anorexie chez l’enfant peut être difficile à dépister. Par exemple, votre enfant ne veut plus manger de dessert. Instinctivement, on pourrait penser qu’il est ce genre d’enfant qui ne mange que des fruits #HappyMom. Pourtant, peut-être qu’il cherche plutôt à diminuer son nombre de calories, car il a appris que pour perdre du poids, exit le sucre! Il ne mange pas beaucoup? Un enfant mange selon ses besoins, alors pourquoi s’inquiéter?

Bref, certains comportements peuvent sembler tout à fait normaux et passer sous le radar des parents. D’autant plus que si votre enfant se trouve dans les « fameuses » courbes de croissance, le médecin pourrait tarder à voir que quelque chose cloche.

C’est vrai que l’enfant peut se priver de certains aliments par imitation. Sans s’en rendre compte, on expose nos enfants à certaines phrases comme « Trop de gâteau, ça fait engraisser » ou « Je coupe le pain, je veux rentrer dans ma robe ». Il faut toutefois préciser que l’anorexie est un trouble mental et il n’y a pas de cause unique connue. Dans certains cas, ça n’a rien à voir avec une motivation consciente de l’enfant, l’impact des parents, l’exposition à des magazines, etc. Dans d’autres, c’est que l’enfant vit un stress, une pression, ou une déprime intense qui le pousse à contrôler son alimentation de façon malsaine.

Parfois, l’anorexie chez l'enfant n’est pas liée à une grande distorsion de l’image de soi comme telle et réfère vraiment au fait de contrôler excessivement, pour différentes raisons, ce qu'il mange. Bref, les raisons sont multiples. Rappelez-vous seulement que vous devez arrêter de culpabiliser. D’abord et avant tout, l’anorexie est en partie un trouble biologique. C'est profondément ancré chez l'enfant donc, comme vous, l'enfant ne VEUT pas vivre avec ça. Au lieu de vous considérer comme étant la cause, dites-vous que vous pouvez certainement faire partie de la solution!
 

Crédit : Getty Images

Toute forme de privation a des répercussions chez l’enfant. Que ce soit au plan cognitif, psychologique, et bien sûr physique. Le corps et le cerveau sont en plein développement, ils ont spécialement besoin de toutes les ressources nécessaires pour le faire. Et ça touche toutes les sphères de la vie de l’enfant! Comment être concentré à l’école si l’enfant a toujours faim?

Ce qui est certain, c’est que l’anorexie est un signe de détresse. L’enfant a besoin d’aide. Si vous agissez seul, il est possible d’intervenir maladroitement en insistant beaucoup trop sur le fait de manger. Vous allez empirer la situation. Avec l’aide d’un professionnel, vous pourrez plutôt ré-apprendre à l’enfant à apprécier le fait de manger, à créer un climat familial propice pour ça, et surtout essayer de comprendre plus en profondeur comment il est possible de l’aider.

Si vous êtes inquiets de certains comportements de votre enfant, notez les signes suivants :

  • Est-ce que votre enfant se préoccupe de son alimentation, son poids, le nombre de calories ou ce que les gens pensent de son apparence?
  • Est-ce que votre enfant a changé ses habitudes alimentaires?
  • Cherche-t-il à s’isoler pour manger ou trouve-t-il des excuses pour ne pas manger?
  • Semble-t-il convaincu d’être gros alors que son poids est normal ou inférieur à la normale?
  • Est-il sensible ou facilement irritable lorsque vous parlez de poids?

Comment décririez-vous le rapport de votre enfant avec la nourriture?