Mon histoire n’a rien d’extraordinaire. Ma deuxième est une charmante fillette de 3 ans et demi qui a eu la switch sur le mode pleurs pendant sa première année de vie. Je ne comprenais pas. Je cherchais des réponses. Alors aux mamans qui bercent présentement un ti-bébé pleurnichard, voici un brin d'espoir.

Si vous attendez derrière nous pour payer vos courses, ma très sociable fille Clara initiera la conversation.  Elle se présentera et vous demandera « Toi c’est quoi ton nom? » À un mois de vie, vous n’auriez pas croisé Clara. Elle pleurait à la maison. Pendant que je courais en vitesse à la pharmacie chercher un nouveau médicament anti-reflux avec mon teint pâle et mes cheveux gras.

Aujourd’hui, ma grande fille créative s’invente des personnages. Dans une salle d’attente, elle s’imagine en docteur. Si vous lui souriez, elle vous attribuera à vous aussi un rôle pour jouer avec elle. À deux mois, je consultais médecin et ostéo à chaque semaine. J’étais celle qui n’arrivait pas à consoler ce bébé qui hurle dans un lieu public.

Maintenant, Clara joue très bien seule. Elle peut passer une heure tranquille avec sa pâte à modeler ou ses livres. Alors qu’elle avait 3 mois, j’avais déjà fait mille fois le tour des forums de mamans pour tenter de comprendre la source de ses pleurs. Peut-être était-elle un bébé aux besoins intenses (BABI)?

 

Crédit:Josianne Poutré 

Le 31 décembre dernier, Clara a veillé tard pour danser avec nos amis. Alors qu’elle avait 4 mois, j’ai pourtant annulé notre présence à cette soirée incontournable pour ma gang et moi. J’évitais toutes les sorties. Même la plus importante de l’année. Juste imaginer conduire pendant une heure semblait une expédition hautement risquée tant nous manquions de sommeil.

À tous les soirs, Clara s’endort facilement et fait de belles nuits. Pourtant, alors qu’elle avait 5 mois, notre technique pour l’endormir était de monter et descendre les escaliers.

Maintenant qu’elle a 3 ans et demi, je ne peux pas dire que Clara a vécu un terrible two. Elle est reconnaissante et s’excuse par elle-même quand elle fait une erreur. Quand elle a eu 6 mois, c’est son grand frère qui a débuté sa fulgurante crise. Déjà épuisés, nous étions désemparés par tant d’émotions à gérer. Seuls mon chéri et moi savons combien cette année a été épuisante et déstabilisante.

Crédit:Elisabeth Cloutier, photographe

Notre fils aîné avait été un bébé angélique et nous avions pu appliquer les principes de la charmeuse de bébé, Tracy Hogg. Convaincus que nous avions trouvé THE technique, nous avons offert ce livre à plusieurs amis. Quel échec quand nous avons constaté que ça ne fonctionnerait pas avec notre deuxième… Comme quoi, il ne faut jamais se réjouir trop vite. Et encore moins (se) comparer.

Je ne sais pas précisément quand les pleurs ont cessé, ni pourquoi. Avec le temps qui a passé et le sommeil récupéré, j’accepte qu’il n’y avait aucune raison apparente à ces mois difficiles. Son arrivée dans notre famille fait maintenant partie de notre histoire. Ce n’est pas ce qui définit notre fille. C’est ce qu’elle devient qui nous rend fiers. 

Pensez-vous que la personnalité de votre bébé lui restera pour la vie?