Dans mon dernier billet, je vous parlais de la place importante qu’a la matière pour moi. Comme je suis en semi-break de l’école depuis trop longtemps un petit bout, j’aime bien rester dans le bain en réfléchissant à certains enjeux qui touchent à l’éducation et faire des parallèles avec ce que j’ai appris en observant mes babes (qui grandissent un peu trop vite).

J’ai eu quelques cours où la question de l’importance du jeu libre revenait souvent, ou était même mise à l’avant-plan (particulièrement en maternelle). On nous répète régulièrement qu’il faut toujours prévoir des périodes où les élèves pourront s’amuser sans teinter leurs jeux de notre vécu d’adulte.

Cette notion s’applique aussi aux jeunes enfants avant leur entrée à l’école. Par exemple, vous avez sûrement déjà observé un tout petit faire des jeux répétitifs : mettre un bloc dans une boîte puis l’enlever, le remettre, l’enlever à nouveau… Forever. Puis, du jour au lendemain, bébé n’a plus aucun intérêt pour cette activité qui l’intriguait tellement hier. C’est qu’il a résolu quelque chose. Sans aide et sans jeux éducatifs avec des lumières et du bruit, il vient d’acquérir une notion qui est tellement évidente pour nous, adultes, qu’on ne s’en est pas vraiment rendu compte.

En adoptant le point de vue de l’observatrice qui intervient le moins possible dans le jeu de l’enfant, on le laisse se développer tant au niveau moteur (empiler des blocs pour comprendre la verticalité), que créatif et parfois même émotionnel (chez les plus vieux, les jeux de rôle permettent d’extérioriser toutes sortes d’émotions et de s’approprier un vécu).

L’importance de garder son rôle de spectatrice réside aussi dans le fait qu’on permet à notre enfant de ressentir la joie de l’accomplissement; si on intervient trop, on finit par faire les choses à sa place et on ne le laisse pas se planter, persévérer et finir par réussir…

C’est pourquoi j’interviens le moins possible quand mon fils de deux ans fait, par exemple, des casse-tête. Des fois, il est vraiment fru et lance son morceau. Des fois, il me demande de l’aide qu’évidemment je ne lui refuse pas. Mais si je le vois s’efforcer à placer les morceaux lui-même, je ne guiderai pas sa main vers la bonne case. Je préfère qu’il réussisse seul et qu’il savoure la satisfaction d’avoir réussi.

Êtes-vous du genre interventionniste ou observateur/trice avec vos enfants?