En février dernier, je suis retournée au travail. Mon congé de maternité était terminé et, honnêtement, j’avais hâte. Je sentais depuis quelque temps que j’étais rendue là. Oui, les journées à la maison avec mon mini allaient me manquer, mais, bon, il était à la garderie depuis déjà 2 semaines. L’intégration se faisait hyper bien. J’étais en confiance. Et surtout, je commençais un nouvel emploi qui m’emballait vraiment beaucoup. Je vivais un nouveau départ et tous les astres étaient alignés pour pour que ça se passe à merveille.

La veille de mon retour au travail, j’étais à l’urgence avec mon petit. Après 4 jours de fièvre intense, de vomissements et de nuits passées à réconforter un bébé hurlant, on était à boutte. Ce petit virus qu’il avait choppé à la garderie s’est ensuite transformé en double otite… contre laquelle on se bat encore aujourd’hui, 3 mois plus tard. Trois mois d’antibios qui ne fonctionnent pas, de pompes pour les bronches, de pleurs et de cris. Ça brûle.



Un bébé qui ne feel pas du tout = une maman brûlée. 
Crédit : Véronique Landry

Le soir après mon premier jour de mon travail, j’ai été malade comme jamais. J’y ai vu une intoxication alimentaire liée au méchant rouleau de printemps mangé ce midi-là. Ce que j’aurais dû voir, c’est le signal que m’envoyait mon corps.

Rapidement, les bobos sont sortis. Maux de dos, nausées, fatigue intense, douleurs abdominales. Mon côté hypocondriaque me disait que je devais souffrir d’une maladie grave. Mon côté rationnel me disait qu’une bonne nuit de sommeil réglerait tout ça.

Et puis récemment, j’ai craqué. Une soirée de temps, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Je ne comprenais plus ce qui se passait. J’étais juste brûlée finie et j’avais mal partout. Même si j’en parlais souvent à mon chum, ce soir-là j’ai eu un déclic : les trois derniers mois étaient juste too much.

Crédit : ashley rose/Flickr
 

Je me suis revue, en janvier, passer 2 entrevues par jour, pendant 2 semaines, sans arrêt. Parce que je voulais donc trouver la job de mes rêves, celle qui allait me rendre heureuse. Je l’ai trouvé. J’ai des patrons merveilleux, qui me donnent toute la flexibilité du monde pour être avec ma famille et mon mini si besoin est. Ils ont des enfants eux-mêmes et comprennent ma réalité. Je ne pourrais pas demander mieux. Sauf que…

Ouais, il y a un sauf que. Sauf que je ne les ai pas écoutés et surtout, je ne me suis pas écouté. Je voulais tellement me prouver, montrer qu’être mère n’empêche pas de s’investir au travail et que j’étais capable de tout faire. Quand on me demandait comment se passait la transition avec le retour au travail et la garderie, je disais que ça allait étonnamment bien. Que ça demandait de l’ajustement, mais qu’on s’en sortait comme sur des roulettes. Ce n’était pas vrai.

Sur le coup, j’étais aveuglée par l’adrénaline entourant cette nouvelle aventure. Ensuite, je mentais. Par orgueil et par déni. Je voulais tellement que ça marche. J’ai seulement réussi à me rendre à bout.

Aujourd’hui, avec le recul, je vois mes erreurs, mais, surtout, j’arrive à voir et à apprécier tout ce que mon chum a fait pour m’aider et me soutenir : les trop nombreux rendez-vous chez le médecin auxquels il allait avec Benjamin pour me permettre de travailler, l’annulation de ses voyages professionnels, la modification de son horaire pour aller reconduire et chercher le petit à la garderie, etc.

Je remonte la pente graduellement. Les journées ne sont pas toutes faciles, mais j’ai moins mal au corps et à l’âme. Je réalise la chance que j’ai et j’apprends à respecter mes limites. Dans ma tête, retourner au travail allait être facile. Je me suis trompée, je crois que je m’en suis rendu compte à temps. On prend une journée à la fois, mais on sait qu’on est sur la bonne voie.

Comment s’est passé votre retour au travail? Avez-vous tenté de tout faire comment avant?