En tant que maman pour la première fois, je me faisais souvent poser la fameuse question : « C'est pour quand le deuxième? » S'il semble obvious pour la plupart des gens qu'une famille normalement constituée est invariablement composée de quatre personnes, la question du troisième enfant tourne plutôt autour du « En voulez-vous un autre? ».

Moi qui pensais qu'après avoir enfanté deux fois, je ne me ferais plus poser de questions quant au nombre final d'héritiers que nous aurons... eh bien non! L'entourage s'enquiert de mes projets de bébé relativement souvent. Et je réponds la vérité : « Oufff, je ne sais VRAIMENT pas! »

Des jours, c'est oui et des jours, c'est non... Avoir des enfants, c'est merveilleux, mais difficile à la fois.

J'ai toujours pensé que j'allais n'avoir qu'un seul enfant pour reproduire la relation fusionnelle que j'entretenais avec ma mère. Mais la maternité m'a appris que la fusion maman-enfant, bien que réconfortante, peut être nocive aussi. Elle m'a aussi appris que tout ce que je croyais savoir au sujet de la maternité était relativement erronné parce que me voilà à avoir envie d'un bébé numéro 3!

Mais il y a des jours (assez fréquents, ces temps-ci), où je suis tellement overwhelmed par mes obligations familiales, professionnelles et financières, que d'avoir un troisième enfant serait un peu crazy. Je suis épuisée par mon jogging quotidien, celui que je pratique du matin au soir entre mes différentes tâches : courir à la garderie, marche rapide au travail, reprise de la course pour le retour à la maison, marathon pour le souper, plongeon dans la baignoire pour les petites. Puis, c'est l'heure du dodo, biberon et câlin pour une, puis l'heure du dodo, histoire et câlin pour l’autre. Pas les deux en même temps à cause du droit d’aînesse de veiller plus tard. 

Alors pourquoi, lorsque je regarde les deux plus beaux êtres humains au monde, est-ce que je sens mon ventre se contracter, m’appeler, me dire qu'il serait prêt à accueillir un être de nouveau? Je pense à quel point c’est beau un enfant et tout à coup, la maison veut se remplir de petits pieds qui courent. Je sens un appel de la maternité alors que je materne du matin au soir. La plus jeune va avoir un an. Je commence à peine à dormir des nuits presque complètes...

Crédit : Andréanne M.Lapointe
 

La vérité, c’est que si je pouvais, j’en aurais d'autres enfants. C’est sans doute parce que je vois bien que ce qui me rend heureuse, ce qui me comble et donne un sens à ma vie, c’est en grosse partie d’être maman. Que pour moi, c’est la plus belle vie au monde, que je me sens privilégiée à tous les jours lorsque je me lève le matin pour préparer ma marmaille. Leurs rires et leur complicité sont de la musique à mes oreilles. Et le soir, quand tombe la nuit, avant de dormir, je les regarde et je me dis que j’en prendrais encore un ou deux autres comme elles.

Mais après chacune de mes grossesses, l'adaptation aux changements de ma nouvelle situation a été un peu ardue. Pour mon bien-être et celui de ma famille, je crois que j'ai plutôt intérêt à préserver ma santé mentale que de rajouter une source additionnelle de stress dans ma vie. Et ce, même si cette hypothétique source de stress sera assurément une source d'amour infinie.

Oui, je crois que nous allons fermer la shop... pour le moment. Après tout, je n'ai seulement que 33 ans.

Vivez-vous des contradictions face à vos choix d’avoir d’autres enfants?