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L’histoire de Joe Tannant, quatrième partie
Crédit: The latino journal for addiction professionals

(À lire : première, seconde et troisième partie)

Pourquoi Joe s’est fait arrêter? Je ne sais pas. Comment il s’est fait arrêter? My GOD. Comme un amateur.

Un petit nowhere qui avait comme ambition de « travailler avec lui » à Montréal a fait la route pour me rapporter Mia (mon précieux chat). Naturellement, nous l’avons hébergé quelques jours. Encore plus naturellement, cet aspirant gangster a profité de notre absence (le temps du cours de théâtre que nous donnions) pour nous cambrioler. Quelle fuckin’ surprise. Outré (parce que seules ses choses avaient été volées), Sieur Tannant a appelé la police. Après que ceux-ci aient pris sa déposition, ils l’ont arrêté. Ils avaient un mandat d’arrestation contre lui. Pourquoi? J’vous l’ai dit : je ne sais pas! Deux semaines sans Joe. Deux semaines de visites : famille et amis qui tentent de me convaincre de partir. Deux semaines en compagnie de deux nouveaux chums.

Appelons-les Chicoine et Émilie (YES!!! J’ai toujours voulu dire que je chillais avec Chicoine et Émilie de Watatatow. Je réalise un rêve en ce moment, guys.). Émilie, une ex toxicomane et ex prostituée montréalaise est venue s’installer dans la même ville que nous avec son conjoint et ancien client, Chicoine. Puisqu’ils étaient tous deux des anciens clients de Joe, je n’avais AUCUNE raison de trouver leur arrivée complètement weird. N’est-ce pas?

Ais-je mentionné qu’ Émilie était enceinte de huit mois? Hey, on avait TELLEMENT de choses en commun, NOT.

Ce couple de fuckés veillerait sur moi pendant l’absence de mon bien-aimé et allait finir par se retourner contre moi lorsque je refuserais de voler les cartes de crédit de mes parents. Je ne voulais pas faire ça, malgré les menaces téléphoniques : « Si tes parents appellent la police, j’vais brûler leur maison. J’t’ai jamais raconté c’qui s’est passé chez la mère de mon ex? » Pour ça, j’ai tenu mon bout.

Mes parents avaient pilé sur leur orgueil en m’offrant de m’emmener voir Joe Tannant à la prison régionale. Ils m’ont même offert d’aller le chercher à Rivière-des-Prairies, après son transfert. Mais j’ai choisi d’y aller avec Chicoine et Emilie. J’ai profité de mon escapade pour aller jeter un oeil sur mon appartement montréalais. Oh mon dieu.

Mes meubles avaient été repeints. En vert fluo. Probablement au goût des prostituées qui y travaillaient. Yep. Mon appart avait été transformé en bordel. Pas besoin de vous dire que mon matelas était ew. Et que mes souvenirs, photos et album de finissants avaient disparu.

Mais ce n’était pas grave; Joe revenait à la maison! Nous avons pris la route du retour avec Émilie et Chicoine. 526 kilomètres, deux vols de cartons de cigarettes et trois gas and dash plus tard, nous étions de retour.

La maison était pas mal bordélique. Il n’a pas aimé ça. Sa rage a escaladé. Je ne me souviens pas de chaque détail. Il criait, en me secouant par les cheveux. J’étais enceinte et ça commençait à paraître.

« T’aimes ça, hein, être toute seule pis me tromper avec tes caves de région, hein? Pas l’temps de t’ramasser, hein? », c’est tout ce dont je me souviens. Oui, la maison était mal entretenue. Mais come on, man. Sirote une camomille. Bump un track d’Enya. Chillax. Mais brasse pas ta blonde enceinte parce que la maison est dégueu.

C’était la première fois qu’il posait la main sur moi.

Après s’être calmé, il m’a dit: « Marie…. on s’marie-tu un p’tit peu? »

J’aurais dû siroter une camomille avant de dire oui.

Avez-vous déjà reçu une demande en mariage que vous avez ou auriez dû refuser?
 

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