À partir du moment où j’ai accouché, je suis devenue une mère et rien d’autre. Comme la majorité d’entre nous, je pense, j’ai réfléchi à mille et une solutions pour ne pas retourner travailler. Je me suis sentie coupable et j’ai pleuré à ma première journée, comme si j’abandonnais mon enfant. J’étais une mère, à 110 %.

3 bonnes années ont passé, peut-être même plus, avant que ce sentiment ne s’estompe. 

Puis, un matin, je me suis levée avec le mode carrière à ON sans trop savoir pourquoi. Comme si tout d’un coup, je sentais que tout le monde impliqué était assez à l’aise pour que je puisse penser à ma carrière. Le fait que j’aime mon nouveau travail a probablement rendu cette étape-là plus facile. Mais enfin, l’envie de me lever le matin pour aller travailler est revenue et la culpabilité s’est envolée. Pas que je ne veux pas passer du temps avec ma fille, mais j’ai trouvé un équilibre qui me plait. 

Il est évident que ça vient avec son lot de petites conséquences. J’ai dû apprendre à encore mieux choisir mes batailles et à laisser aller. Cette semaine par exemple, ma fille est allée trois fois à la garderie avec une robe sur des pantalons, pas le temps de niaiser le matin alors, elle gagne sur ce point. Le fait de vouloir me concentrer un peu plus sur mon travail m’a amené à revoir mes priorités. Je ne peux pas être parfaite et partout à la fois. Eh non! 

Aussi, ma fille ne voulait manger que des œufs brouillés au fromage et vendredi, après la semaine de fou, ça faisait mon affaire, c’était peut-être la 2e ou 3e fois cette semaine. Moi, je me suis gâtée dans de la haute gastronomie.

crédit : moi-même 
Il n'en restait pas assez pour que je transfère dans un bol!

Le pire dans tout ça, c’est que ça fait du bien. Arrêter de se mettre la pression pour tout, arrêter de vouloir en faire plus, plus et encore plus, c’est terriblement libérateur. Puis, parce que le souper n’a pris que quelques minutes à préparer, on a été au parc! La tête légère et le corps nourri de choses saines malgré tout. 

Pour vous rassurer, je ne me nourrirais pas de yogourt et graines tous les jours et ma fille mange de façon variée. Par contre, j’ai appris que pour réussir à faire ce que l’on veut faire et conserver un équilibre dans notre vie de famille, il fallait parfois laisser aller. 

​Est-ce que votre côté carriériste vous est revenu aussi? Comment cela s’est-il passé pour vous?