Avertissement : la lecture de ce billet pourrait s'avérer troublante pour plusieurs personnes. On y décrit des actes à caractères sexuels.

Il y a quelques mois, plusieurs personnes ont eu le courage de participer au mouvement #AgressionNonDénoncée. Malheureusement, beaucoup de ces agressions ont eu lieu lorsque ces filles et ces garçons étaient enfants. Même si le sujet peut être délicat pour certains, je crois qu’il est important d'en parler ouvertement pour collectivement tenter de protéger nos enfants. C’est d’autant plus important de le faire, car au Québec, 1 fille sur 5 et 1 garçon sur 10 serait victime d’agression sexuelle avant l'âge de 18 ans. C’est trop et c’est inacceptable!

Un seul billet pour parler de cette problématique, c’est trop peu. C’est pourquoi ce texte s’inscrit dans une série de billets qui seront publiés dans les prochaines semaines. Aujourd’hui, j’aimerais d'abord vous sensibiliser quant à l’ampleur de la problématique.
 
Une agression sexuelle est :

  • Un geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique;
  • ​Commis par un individu sans le consentement de la personne visée ou, dans certains cas, notamment dans celui des enfants, par une manipulation affective ou par du chantage;
  • Un acte visant à assujettir une autre personne à ses propres désirs par un abus de pouvoir, par l'utilisation de la force ou de la contrainte, ou sous la menace implicite ou explicite;
  • Une atteinte aux droits fondamentaux, notamment à l'intégrité physique et psychologique, et à la sécurité de la personne.
  • Par exemple :
    • Des baisers à caractère sexuel.
    • Des attouchements : seins, cuisses, fesses, pénis, vulve, anus.
    • Des actes de masturbation de la personne par l'agresseur et vice-versa.
    • Des contacts oraux-génitaux : cunnilingus  ou fellation de la victime ou de l’agresseur.
    • Pénétration : pénétration vaginale ou anale par le pénis, pénétration de l'anus ou du vagin avec les doigts ou avec des objets.
    • Exhibitionnisme : l’agresseur montre ses parties génitales à l’enfant.
    • Voyeurisme : l’agresseur regarde l’enfant nu.
    • Autres : frotter ses organes génitaux sur l’enfant, regarder des films pornographiques avec l’enfant, prendre des photos d’un enfant nu.

Cette définition détaillée est importante. Elle souligne qu’il n’y a pas d’actes qui sont moins ou plus une agression sexuelle. Si votre enfant vous raconte un évènement où il y a eu des actes inappropriés, ne les minimisez pas. Une agression sexuelle, C’EST une agression sexuelle, peu importe l’acte qui a été posé. C’est criminel, point barre. Aussi, en AUCUN cas la victime n'est responsable de l’agression sexuelle. Mais qui sont ces victimes?

Selon les dernières statistiques québécoises :

66% des victimes d’agression sexuelle avaient moins de 18 ans.

  • 10% : 5 ans ou moins
  • 19% : de 6 à 11 ans
  • 20%: de 12 à 14 ans
  • 17% : de 15 à 17 ans

Ces statistiques démontrent bien que tous les enfants sont à risque, peu importe l’âge! Elles sont alarmantes, et pourtant il faut envisager que ce nombre est plus grand considérant que plusieurs victimes n'ont pas encore dénoncé leur agression. D'autres ne le feront jamais. Majoritairement, ces victimes sont des filles. 

Crédit : Pixabay

Ce qui rend l’agression sexuelle sournoise et doublement blessante pour la famille de l’enfant, c’est qu’en majorité, elle est commise par un adulte (en forte proportion par un homme, mais il arrive aussi que ce soit une femme) de confiance. C’est une personne que VOUS connaissez. Alors non, ce n’est pas un fou furieux qui semble avoir des problèmes apparents. Au contraire, ça peut aussi être une personne normale avec qui vous avez eu des discussions drôles, sympathiques et passionnantes.

Statistiquement parlant, c’est un membre de la famille immédiate ou éloignée (père de l'enfant, beau-père, frère, grand-père, cousin, oncle). À moins grande échelle, c’est une personne en situation d’autorité, comme un entraîneur par exemple.  
 
D’ailleurs, une des raisons pour laquelle l’agression peut avoir lieu en secret, c’est parce que l’agresseur utilise ce lien de confiance pour abuser de l’enfant, le manipuler, lui demander de mentir, etc. Ça s'appelle du conditionnement. Il pourrait par exemple complimenter l'enfant, lui donner des cadeaux ou des faveurs, combler son besoin d'attention, etc. L'enfant (et la famille!) peut alors sentir, à tort, qu'il peut baisser ses gardes. L'agresseur profite ensuite de cette situation. 

Dans le prochain billet, je vous présenterai des pistes pour faire de la prévention auprès de vos enfants sur l'agression sexuelle. 

Quel est votre niveau d'inquiétude face à la possibilité qu'un de vos enfants soit agressé sexuellement? Comment gérez-vous cette inquiétude?