Lettre d’amour aux superhéros du quotidien : les parents d’enfants à besoins particuliers.
Myriam Daigneault-RoyUn jour, sûrement, mais pas tout de suite. Parce que j’ai toujours trouvé que ça prenait une force incroyable pour être mère. Hercule-maman. Dans le métro, j’aime observer les mamans du coin de l’œil. Ces femmes me fascinent. Même les cheveux ébouriffés, un peu de morve sur leur chandail, je les trouve plus belles que n’importe quelle star sur un tapis rouge.
Je suis weird, mais je suis comme ça.
Dans la vie, j’ai la chance de côtoyer des moms incroyables. Des superhéroïnes undercover. Je travaille avec leurs enfants depuis six ans. Ils sont les petits rayons de soleil qui m’aident à voir clair à travers les nuages noirs de ma tête. Depuis six ans, je travaille avec des personnes autistes.
Travailler avec les personnes autistes, c’est beau, amusant, stimulant, mais ça représente aussi souvent de gros défis et de grosses adaptations. Sans parler de tous les regards-cauchemars lancés par #LesGens. C’est enrichissant, mais la société ne rend pas toujours mon travail facile.
À travers les années, j’ai eu la chance d’être une helper du quotidien. J’ai pu observer et nouer des liens avec certains des parents des jeunes que je côtoie. Ils me flabergastent un peu plus à chaque fois avec leur persévérance à vouloir réussir le casse-tête. Parents-pieuvres protecteurs, ils se battent constamment pour toujours réussir à ce que leurs enfants soient bien. Ils adaptent tout. Ils se renseignent sur tout. Ils essaient de trouver tous les services qui pourraient aider leurs enfants même si Voldemort (allô Couillard) coupe dans le budget de tous les organismes qui leur donnent un peu de répit.
Capitaines du navire de leurs familles, ils gèrent chacune des tempêtes de leurs bateaux, peu importe la grosseur de celles-ci. Ils sont les plus forts, les plus doux, les plus meilleurs.
Mais ils se font encore et toujours juger. Parce ne pas fitter dans le moule de la société semble être synonyme de mépris pour beaucoup. Quand j’en parle, soit je braille ou soit je me fâche b’en noir. L’incompréhension et la peur sont un dangereux mélange.
Il est possible qu’un jeune qui fait une crise de bacon au centre d’achat se sente réellement très mal et que son parent fasse tout en son pouvoir pour l’aider. Ne pas tirer la conclusion du mauvais parent et de l’enfant gâté me semble être ici la meilleure idée pour éviter le jugement.
Ce texte vagabonde dans mon crâne depuis quelque temps déjà. Pour souligner le travail de gens trop souvent oubliés qui ont, dans le fond, beaucoup plus de force que n’importe lequel des superhéros dans les Blockbusters américains.