Salut, je m'appelle Valérie, j'ai 29 ans, je n'ai pas d'enfant et je ne suis même pas encore enceinte. Par contre, mon amoureux et moi, nous avons décidé de ne pas renouveler ma prescription de pilule contraceptive. Je vous raconterai donc les méandres du processus de vouloir devenir parents, les moments de doute comme les moments où nous nous disons : « On va être les meilleurs fucking parents de l'univers. »

Fait que mon chum me dit l'autre jour qu'il est prêt à avoir des bébés. T'sais, c'était une discussion que nous avions déjà eue au préalable avant de devenir un couple steady. Nous sommes vieux (pas tant), nous n'avons plus de temps à perdre (nous sommes fatalistes).

Dans ma tête, ça a pas mal été toujours clair que je voulais enfanter, j'adore les enfants, je joue à des jeux pour enfants, je suis encore un enfant. Mais, devant le sérieux du discours de mon chum, vous comprenez bien que la chienne m'a pognée. J'avais l'angoisse qui bouillait dans le fond de ma bedaine comme si j'avais mis le couvert du chaudron sur l'eau en ébullition. C'est sans parler du hamster qui se donnait sur un méchant temps dans ma cervelle. Est-ce que je suis vraiment prête à avoir un p'tit être à qui je vais devoir offrir le meilleur de moi-même, alors que je ne suis pas toujours capable de me l'offrir?

J'ai peur, peur de tout, peur d'avoir une grossesse de marde, un accouchement de marde, une vie à ne changer que des couches remplies de marde. J'extrapole un peu, mais vous comprenez le principe. Je veux juste être certaine d'avoir les bons ingrédients pour bien faire lever notre futur petit pain au four et de pouvoir lui donner la plus belle des vies possibles. My baby for president, rien de moins! 

Donc, après avoir discuté tendrement avec ma douce moitié et respiré dans un sac de papier brun, je réalise juste que j'ai la trouille devant l'inconnu. Eh oui, ce n'est plus un secret pour personne : avoir un bébé, ça change une vie! Mais, dépendamment de l'angle sous lequel on regarde la chose, ça ne peut qu'être positif : une existence remplie d'amour pur à profusion, de nuits blanches à admirer la perfection, de constantes remises en question pour ne jamais abandonner l'idée de gagner le trophée du meilleur parent de l'année.   

Alors (roulement de tambour), j'arrête de prendre la pilule le 29 août 2015 exactement, deux jours après mon trentième anniversaire. N'est-ce pas magnifique? Je pense que ce sera le meilleur moyen d'oublier que je change de décennie, mais surtout le plus beau cadeau que je ne me serai jamais offert. En attendant, je fais semblant d'être enceinte comme quand j'étais petite et je prends des photos parce que je trouve ça bien beau.

Crédit : Valérie Longpré

Pour ceux qui ont prévu de faire des bébés, comment vous êtes-vous préparés à cette nouvelle aventure?