Il était une fois, dans les années 80, une madame qui venait d'accoucher de son deuxième enfant. Une petite fille à la fois magnifique et enchanteresse (rien de moins). Une fois l'enfant sortie de son vagin ventre, la 'tite madame regarda tendrement son mari et lui demanda la chose suivante : « J'aimerais ça qu'elle porte mon nom de famille. Est-ce que ce serait correct? ». Et lui de répondre : « Ben oui. »

Et BIM. Simple de même, vous l'aurez compris, une Trépanier je devins. Étonnamment, mes parents auront eu besoin d'un mois supplémentaire pour me trouver un prénom, mais le nom de famille, c'était apparemment la partie facile pour eux.

Mon grand frère et moi avons les mêmes parents. Pourtant, il porte le nom de mon père, et moi, celui de ma mère. J'ai toujours trouvé ça normal. Lui aussi. Et les gens autour de nous aussi faut croire, parce que dans mes souvenirs, je peux compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où quelqu'un m'a dit : « Ah, vos parents sont séparés? » pour expliquer la différence. Une simple explication réglait les choses, sans plus de questions.

Quand est venu le temps de parler d'avoir des enfants, c'était clair que j'avais envie de léguer mon nom à au moins un d'entre eux, comme ma mère l’avait fait avec moi. Je sais pertinemment que l'héritage qu'un parent laisse à ses enfants comporte vraiment plus que ça. Et que ce n'est pas important pour tout le monde. Et c'est parfait comme ça. Par contre, pour mon mari et moi, ça comptait beaucoup.

En fait, pour lui et son héritage traditionnel Canadien-Anglais qui aurait bien aimé que je prenne son nom de famille quand nous nous sommes mariés, l'important était que son premier fils porte son nom. Comme pour moi le sexe de l'enfant auquel j'allais donner mon nom n'importait pas, nous avons fait un deal : si c'était un gars, ce serait le nom de papa, et si c'était une fille, ce serait le nom de maman. Pour nous, c'était le scénario idéal, nous étions tous les deux contents. #PasDeChicaneDansMaCabane
 

Le mari et moi, ben fiers de notre entente.
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Comme j'attends présentement mon deuxième (et que mon aîné est un garçon), je commence à expliquer aux gens que celui-là, peu importe le sexe, portera mon nom de famille. À date, j'ai eu droit à plusieurs « Ah cool! », quelques « Hein? » ou sa variante « Ah ouin? », et même un « Ben voyons donc quossé ça s't'affaire-là?!? » d'une extra-lointaine-quasi-pas-connaissance. À lui voir la face, j'allais causer à mon enfant des années de thérapie dans une vingtaine d'années. À voir la mienne, elle devrait plutôt elle-même songer à en faire une (scusez-là!).

Tout ça pour dire que nous, ça nous convient comme arrangement. Et que pour l'avoir vécu, c’est vraiment pas grand-chose, ne pas porter le même nom de famille que sa fratrie.

Avez-vous trouvé ça difficile de choisir quel nom de famille porteraient vos enfants? Est-ce que ça a fait jaser?