Ce qui m'étonne le plus avec la violence conjugale, c'est que plus j'en parle avec des gens de mon entourage, plus je réalise que ces expériences ne sont pas des cas isolés. Dans la communauté secrète, nous en avons souvent parlé. Évidemment, l'histoire de Marie-Ève et de son Joe Tannant nous a toutes (tous!) bouleverséEs.

Plus j'en parle, plus je réalise que presque tout mon entourage a vécu une histoire liée de près ou de loin avec la violence conjugale. Certains en ont été directement victimes, d'autres l'ont vécue en soutenant, une amie, une mère, un membre de la famille.

Reste qu'avouer avoir été victime de violence conjugale est souvent honteux pour la personne qui en est (a été) victime.

« Qui va me croire? », « Je l'ai un peu cherché au fond. », « Il était fatigué. », « Ce n'est pas vraiment de sa faute. », « Il s'est excusé. », « Il a promis de ne jamais recommencer. », « Je suis faible. », « Qu'est-ce qu'on va penser de moi? »

Stop. Ce n'est pas ta faute.
 

La violence conjugale peut s'exprimer sous différentes formes. Elle peut être physique, psychologique, économique, sexuelle. Toutes les formes sont graves, reste que certaines sont plus dangereuses que d'autres. Il est prouvé que les femmes victimes de violence conjugale sont plus exposées aux violences physiques dangereuses.

C'est POSSIBLE de se sortir de la violence conjugale.

Ma mère s'en est sorti. Après sa 2e tentative de suicide (elle pensait qu'elle n'était bonne à rien, comme mon père le lui répétait sans cesse), ma mère s'est prise en main. Elle a quitté mon père. Ma grand-mère a conseillé à ma mère de faire appel à la maison d'hébergement pour femmes de Sainte-Thérèse, le Mitan. Nous y sommes restées pendant 1 mois, ma mère, ma soeur (3 ans) et moi (6 ans). 

1 mois de bons souvenirs d'enfant. 1 mois qui aura permis à ma mère de se refaire une petite confiance en soi. 1 mois pendant lequel ma mère a pu retomber sur ses pieds. À cette équipe qui s'est occupée de nous, 28 ans plus tard, je vous dis : « Merci! Tellement, merci! »

Ma mère a eu de l'aide et c'est pour ça qu'elle a pu s'en sortir.

Il y a quelque temps, j'ai vu le lancement d'un site centralisé qui regroupe les numéros d'un grand nombre de centres d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale, et ce, dans tout le Canada.

Quand j'en ai parlé à ma mère, elle m'a dit : « Oh que j'aurais aimé que ça existe, il y a 30 ans! Peut-être que je n'aurais pas essayé de m'enlever la vie si j'avais eu ces ressources. » 

Pour moi, si ce site avait existé, il y a 10 ans, je n'aurais pas mis 3 ans à me sortir d'une relation violente. (Non, ce n'était pas le père de Monsieur Lapin, lui et mon chéri, ce sont des anges!)

Hébergementfemmes.ca
Les numéros des centres sont les numéros des lignes 24 heures. Si vous consultez le site et que vous voulez le quitter rapidement parce que vous avez peur, il y a un bouton pour le faire.

Crédit : Cara

En terminant, j'aimerais vous dire qu'il y a toujours une solution, qu'il y a toujours une porte de sortie, mais surtout : VOUS N'ÊTES PAS SEULES! PAS SEULES.

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