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Pourquoi j’enseignerai à mon fils à aller chercher de l’aide.
Crédit: sigg3.net/Flickr

L’été 2015 aura été, pour moi, l’un où j’aurai le plus été conscient de drames conjugaux, de meurtres passionnels et de femmes qui se sont trouvées au mauvais endroit au mauvais moment. Il me semble que depuis le début de l’été, trop d’histoires de drames concernant des mères ou de futures mères sont médiatisées et traitées comme des faits divers.

L’une est morte, assassinée, enceinte de six mois. L’autre s’est fait tirer une balle dans la tête à son bureau : mauvais endroit, mauvais moment. Une autre a été victime d’un grave accident de la route avec sa famille. Il y en a d’autres. Googlez un peu. La femme, mère de famille ou enceinte, s’est fait barouetter cet été.

Un dénominateur commun : Les couilles.

L’homme. Le gars. Le dude. Le douche. Appelez-le comme vous voulez. 

Toutes les histoires que j’ai citées ci-haut sont nées du mal-être d’un homme qui, apparemment, n’a pas eu les couilles d’aller chercher de l’aide. 

En janvier, j’ai écrit ceci, clamant haut et fort que j’étais féministe, et ce, malgré le mouvement « I don’t need feminism… ». Je me repositionne ainsi encore plus clairement aujourd’hui. La culture patriarcale nous a soumis à une vision extrême de l’homme. 

Suck it up! Be a man. Sois un homme, un gars ça ne pleure pas. Tu es faible si tu vas chercher de l’aide. Tu vas passer au travers.

On est en 2015 sacrament! Combien de recherches prouvant que l’homme qui n’extériorise pas ses émotions, ses malaises et ses douleurs finit un jour ou l’autre par casser, devront-elles être publiées avant que les gars de ma génération réalisent qu’elles sont justes ?! Qu’il faut parfois dans la vie aller chercher de l’aide. Consulter, jaser avec un ami, se retirer un certain temps, prendre du recul, mais pas seul, etc.

Le gars qui croit que la solution, alors qu’il a des problèmes d’ordres personnels ou relationnels, c’est de s’attaquer à sa famille, de quelque façon que ce soit, a cruellement besoin d’un wake up call. Il existe des tonnes de solutions à envisager avant même de penser à celle-ci. 

Les hommes qui ont fait les manchettes dans les dernières semaines sont des gars qui sont parfois connus pour un passé de consommation, d’alcoolisme, de violence conjugale, et parfois non. Dans la grande majorité des situations, les drames auraient pu être évités. Parfois, il faut être capable, comme homme, de reconnaître qu’on est un danger et prendre ses couilles en main. 

Il n’y a pas beaucoup de façons de se positionner comme société afin de mettre fin à tous ces drames. Le premier moyen est même simple. Parents, enseignons à nos enfants à vivre et surmonter des échecs, à rebondir. Apprenons-leur à aller chercher toute l’aide dont ils ont besoin et à ne pas vivre ça comme une trahison envers soi, mais plutôt comme le plus beau des cadeaux. 

Dans un deuxième temps, n’acceptons pas de vivre dans une culture du silence. Combien de fois ai-je entendu « Si elle ne veut pas s’aider, je ne peux pas l’aider »,  quand on parle d’une personne qui vit dans une relation abusive ou toxique. Pour reprendre les paroles de ma collègue Paule, il faut intervenir de la même façon avec une personne que l’on verrait prisonnière de sa maison en flammes. La victime se voit souvent comme responsable de la situation dans laquelle elle est enfermée. N’attendons pas. 

Comme papa, je m’efforce aussi de faire comprendre à mon garçon de deux ans que lorsqu’il pleure, je suis là pour le consoler, le prendre dans mes bras, et que c’est OK. C’est OK d’avoir de la peine, d’être en colère, d’être contrarié, qu’il a le droit de vivre ces émotions-là et que peu importe qui lui dira le contraire, d’en être assuré. Mais qu’il y a une façon de vivre ces émotions. Mais que c’est et que ce sera OK. Tout le temps. 

C’est assez. Faisons en sorte que nos garçons ne soient pas une autre statistique, un autre fait divers. Montrons-leur qu’ils ont les couilles pour aller chercher de l’aide. Parce que ça en prend des couilles…

Ma collègue Emilie Sarah a écrit ceci en lien avec la violence faite aux femmes.
SOS Violence Conjugale – 1-800-363-9010
811 Info Social – 811
Violence Conjugale – Portail du gouvernement du Québec
Il existe des dizaines d’organismes venant en aide aux hommes, et ce, dans chaque région.
 

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