Fraîchement repêché au sein de l’équipe de TPL Moms, je souhaite vous transmettre une partie de mon expérience en tant que nouveau papa d’une grande ado. J’entends vous partager des anecdotes, des joies, des craintes, mais avant tout une formidable histoire qui se construit devant moi de jour en jour.

C’est en janvier dernier qu’elle a commencé, alors que les résultats du test d’ADN passé plus tôt dans une clinique médico-légale de Montréal sont arrivés par la poste. Ils confirmaient ainsi ma paternité d’une jeune fille de 14 ans. Cette enveloppe est venue mettre un terme à plusieurs semaines d’attente et d’angoisse, puisqu’à la toute fin de l’automne, l’appel d’une ex a déclenché ce processus qui nous aura tenu en haleine tout ce temps. Pour plusieurs papas, j’ose croire, c’est une voix familière qui annonce l’heureux bouleversement de l’enfant en devenir. Pour ma part, c’est une probabilité de 99,99998% qui m’a annoncé ma paternité, changeant ainsi ma vie et celle de plusieurs personnes qui m’entourent.
 

Crédit : My Stupid stuff

La première à vivre ces répercussions est ma fille qui, à 14 ans, trouve son père. Ce père qui manquait tant à l’appel. Quelle façon extraordinaire d’embrasser l’adolescence, cette période charnière dans la (dé)construction identitaire, que d’avoir la chance de connaître une partie de son bagage génétique! T’sais, ça doit bien être génétique l’amour du mix mayo-moutarde dans ses sandwichs. Puis, ces retrouvailles ouvrent devant elle un champ des possibles qui n’existait que dans ses rêves. 

Il y a aussi sa mère, une ex-copine à moi, qui doit vivre son lot d’émotions reliées à mon retour dans sa vie. Son statut de mère monoparentale qui change soudainement, accompagné par la crainte d’être jugé. Que ce soit par moi, en premier lieu, mais aussi par mes proches, puis #LesGens en général. Mon arrivée a aussi ravivé en elle la peur de voir SA fille lui être enlevée. C’est dans ce tourbillon émotionnel que son processus de prise de décision face à notre fille doit aussi être revu afin de m’y faire une place.

Mon couple doit également composer avec cette nouvelle. Ma copine se trouve désormais en couple avec un dad en plus d’être belle-mère bien malgré elle. C’est une nouvelle perspective à adopter face à nos projets de vie, mais c’est d’abord et avant tout un changement de dynamique entre nous. Quant à ma propre mère, elle se voit exaucer un souhait qui ne date pas d’hier : la voici grand-mère. Toutes les idées qu’elle gardait en tête se trouvent réactivées et l’excitation s’empare d’elle rapidement.

On peut ajouter mes ami-e-s qui ont connu la mère de cet enfant, ainsi que l’histoire entre elle et moi, qui sont un peu/beaucoup sous le choc par un tel revirement de situation. C’est sans compter tout-e-s celles et ceux qui me connaissent comme le mi-trentenaire aux études, avec un pied dans la vie adulte tandis que l’autre se trimballe encore dans l’insouciance. Leur regard, mais surtout leurs questions, témoignent d’une profonde incompréhension vis-à-vis mon nouveau statut parental.

Pourtant, cette histoire que je vis ne cesse de me surprendre tant elle est belle. Une jeune fille qui trouve son papa. Ce papa qui souhaite connaître sa fille et être présent dans sa vie. Une belle-mère faite sur mesure pour affronter une telle situation. #MaBlondeEstPlusForteQueTonPère. Une mère qui donne tout ce qu’elle peut, parfois même plus, pour rendre sa fille heureuse. Une relation des plus constructive entre tout ce beau monde.

En prime, un entourage respectueux et accueillant devant cette grande adolescente. Bien entendu, rien de cela n’est facile. Il y a beaucoup de travail sur soi à faire pour transformer cette histoire en conte et ce travail n’est pas nécessairement des plus simple. Il demande entre autres du temps, une bonne dose d’humilité et de la volonté. Néanmoins, le résultat en vaut le coût.

Crédit : Giphy

On l’entend souvent : « Avoir un enfant, ça change une vie. » Je n’aurais jamais si bien dit.

À suivre…