Enceinte de mon premier, quand je me faisais demander quand est-ce que prévoyais arrêter de travailler, j'y allais avec le classique « probablement vers 36 semaines ». Après tout, c'était ce que tout le monde semblait faire.

J'avais un travail de bureau, une job pas trop stressante, pas de problème de santé et une belle grossesse selon mon dossier médical.
 

Arrêter de travailler avant 36 semaines et la culpabilité qui vient avec.

Ma grossesse sur papier.
Crédit : Giphy

Sauf que.
Dans les faits, j'avais passé mon deuxième trimestre à vivre dans les rénos. Les grosses, là. Pas celles où tu ouvres juste un (ou même quatre) mur(s). Nenon. Celles où tu ouvres ton plancher, dis coucou à ta cave de terre tous les matins et que t'es obligée de prendre ta douche au gym pendant deux mois. La joie, quoi.

Arrêter de travailler avant 36 semaines et la culpabilité qui vient avec.

Pas de douche, mais une toilette fonctionnelle!! #SavourerLesPetitesVictoires
Crédit : Sarah Trepanier

Rénovations, pour moi, ça a rimé avec stress. Déformation professionnelle oblige, je gérais pas mal le tout, pour mes voisins et moi. J'étais celle qui dealait avec les assureurs/entrepreneurs/ingénieurs/fonctionnaires/etc. J'étais celle qui devait contacter les autres quand il y avait des décisions à prendre. Et j'étais celle qui recevait les plaintes (allô, dépassements de coûts imprévus!).

Après un été de marde dans les travaux, j'attendais l'automne avec impatience pour pouvoir enfin me reposer.

Évidemment, ça ne s'est pas passé comme ça. J'ai eu 3 jours de répit, une fois la dernière étagère installée. L'instant d'un weekend, un membre de ma famille est tombé malade. Résultat : un mois de stress et de visites à l'hôpital les soirs et les fins de semaine.

Je ne sais plus trop à quel moment j'ai pété ma coche. Je me souviens juste avoir braillé ma vie dans le char autour de ma 28e semaine de grossesse en disant au Mari : « J'y arriverai paaaaaaaaaaaaas. J'suis tellement fatiguée. »

« Ben commence ton congé tout de suite », qu'il m'a dit.

« J'peux pas, le p'tit va être ben trop jeune quand je vais retourner travailler. »

Mon premier feeling de culpabilité de mère, c'est à ce moment-là que je l'ai ressenti. Je n'avais même pas encore expulsé la chose que je me trouvais déjà poche dans mon rôle de maman. Et c'est resté comme ça pour à peu près une semaine, à me dire que je devais que j'allais tougher. Jusqu'à ce que ma mère me dise : « T'sais Sarah, c'est pas pour rien que tu peux le commencer à 24 semaines, ton congé. »

Pis, là, j'ai compris, et j'ai pris ma décision. À 30 semaines pile, j'annonçais à mon employeur que je partirais 3 semaines plus tard. À 33 semaines, je débutais mon « congé ».

Avec du recul, aujourd'hui, je suis contente de l'avoir fait. Quand mon fils est arrivé deux mois plus tard, il avait une maman reposée et prête à lui faire une place dans ses nuits sa vie.

Alors je l'assume totalement. Oui, même si, dans les faits, j'ai eu une grossesse sans risque, j'ai arrêté de travailler deux mois avant ma DPA. Et peu importe les jugements (parce que, oui, il y en a eu), je ne l'ai jamais regretté.

Quand avez-vous arrêté de travailler? Est-ce que des gens se sont permis de commenter votre décision?