Avant même d’accoucher, je savais que je voulais allaiter mon enfant. Pour moi, de façon bien personnelle, ça me paraissait la façon la plus logique et naturelle de nourrir mon enfant. Ceci étant dit, je crois fermement que chaque femme a le droit de choisir comment elle dispose de son corps et comment elle souhaite nourrir son enfant.

Quand on choisit d'emblée d'allaiter, on nous félicite de notre choix, mais au fil des mois, #LesGens nous questionnent vite à savoir si on arrête bientôt. Comme si un bébé qui ne prend pas le biberon n’était pas un vrai bébé. 

Pourtant, les recommandations sont les mêmes dans toutes les plus hautes instances de santé publique.

Crédit : capture d'écran/Santé Canada

Alors pourquoi avons-nous un malaise face à une femme qui allaite un bébé de plus d'un an? Parce que nous n'en voyons pas assez souvent?  

Une partie de la réponse vient certainement du fait que nous vivons encore dans une société principalement régie par son passé patriarcal. Nous sommes bien hypocrites avec le corps de la femme. Exposé en grand format partout et pour tout, on s'en offusque peu. Tant que le corps de la femme (et ses seins) est objet sexuel et de désir. Mais lorsqu'une femme se flash un sein pendant une micro seconde pour nourrir son bébé, les esprits s'échauffent. Cachez ce sein que je ne saurais voir, comme dirait l'autre!

Allaiter partout n'est pas encore totalement accepté/acceptable. Notez que je dis bien « allaiter partout » et non « allaiter en public » parce que, bien que j'allaite partout, je ne considère jamais que je m'offre en spectacle. Ce geste tout simple, de me dégainer un sein pour nourrir mon enfant, ici et maintenant parce qu'il en a besoin, reste toujours du domaine de la vie privée, où que nous soyons. Je vois passer beaucoup trop souvent, sur des groupes de mamans, des histoires de femmes qui subissent des répliques désobligeantes, car elles ont osé poser le geste le plus naturel du monde : nourrir leur enfant. 

L'information et le soutien à l'allaitement ne sont pas toujours adéquats dans les premiers jours de vie. C'est malheureux de constater que des mamans ont dû faire le deuil d'un allaitement auquel elles ont rêvé toute leur grossesse par manque de soutien d'une personne ressource qualifiée en allaitement.

Parce que l'allaitement de son enfant est un choix tout à fait normal et que, depuis que j'allaite, je constate trop souvent que nous avons encore à le normaliser, je participe au Défi Allaitement Québec qui a lieu ce samedi, le 12 septembre 2015, à Laurier Québec dès 9 h.

Prenez-vous part au Défi Allaitement Québec?