Les demoiselles roses, savamment habillées par leurs parents : pantalons, chandails et chapeaux roses. 50 nuances de rose!
L’envie me vient toujours d’aller demander au responsable de cette bavure vestimentaire comment ont-ils prénommé leur charmant petit garçon. « Ce doit être la journée du lavage. », me dis-je alors, submergée par un excès de charité. Nah! Un pauvre papa monoparental daltonien?
Il ne peut s’agir non plus d’un élan d’autonomie de l’enfant qui fait un choix douteux parce qu’il atteint à peine 9 mois au compteur! À 9 mois, on ne connait pas encore la Reine des Neiges et cette affreuse chanson, alors pourquoi s’imposer pareille torture visuelle? Je me suis soudain souvenu le coût des vêtements pour enfants, soit très cher au pied carré, et je me suis alors dit : « Let it go, let it go! » en prenant bien soin de les éviter du regard parce que la vie est trop courte (ben voyons, je rigole! Elles étaient charmantes, ces 2 princesses aux 3 dents!).
Puis, en magasinant cette semaine, je me suis rétractée et confessée. J’étais heureuse d’avoir enfanté un petit garçon à habiller! Les parents, je m’en excuse, n’avaient pas connu une absence de goût, mais plutôt de choix. Les demoiselles roses étaient, en fait, le produit d’une société tentant de contrer le genre androgyne typique des moins de 1 an, confirmé par les questionnements incessants de passants : « Est-ce une petite fille ou un petit garçon? ».
Par ailleurs, la demande ou le désir de féminisation d’un enfant de 4 mois, à coups d’excès de rose et de « froufrous » de la part des parents, entraîne une offre se surpassant constamment des concepteurs de princesses : fausses pierres, dentelle et ROSE sont omniprésents dans le domaine de la mode infantile.
Trop de parents se sont jurés de ne pas tomber dans le genrisme et les clichés en attendant un enfant, mais bien peu persistent, ayant l’orgueil secrètement touché par ce passant au commentaire maladroit.
Vous m’excuserez, je dois vous quitter. Mon garçon, vêtu d’un chandail bleu, pleure, car il vient d’échapper son camion préféré!