Mon enfant, depuis quelques jours, tu nous vois, papa et moi, nous cachant un peu pour pleurer, question de t'épargner la chose. C'est que mamie fait dodo. Un très gros dodo. Ce qui fait que malgré tes sourires et ta jasette habituelle, les gens autour de toi sont tristes et ont tous les yeux rougis par les larmes.

À deux ans et demi, tu as eu conscience que mamie était malade. Nous t'avons imposé une certaine retenue avec elle, parce que tu ne comprenais pas pourquoi elle ne jouait plus à la cachette avec toi, pourquoi elle ne te prenait plus avec misère dans ses bras.

« Mamie bobo », tu l'as bien dit. Cette femme que tu n'auras pas connue assez longtemps est partie au ciel. Elle est maintenant l'une des étoiles que tu regardes au plafond de ta chambre le soir avant de t'endormir.

Déjà âgé de quelques jours, tu admirais ta mamie.
Crédit : Julie Rochon

 

Elle était si fière de toi, de chacune des étapes franchies, de tous tes progrès d'enfant. Son regret, comme à nous tous, aura été de ne pas être en mesure de rester auprès de toi plus longtemps. De te voir grandir, découvrir la vie, les joies comme les peines.

Mon amour, ta mamie t'a aimé plus gros que la Terre. Tu ne comprends pas trop ce qui arrive en ce moment et c'est normal, tu es encore petit. Pourtant, ton papa a perdu sa mère, et ta maman, une alliée précieuse. La vie ne sera plus jamais la même sans elle.

Partie trop vite, et parce que mamie n'aimait pas trop se faire prendre en photo, les images que nous aurons à te montrer sont limitées, mais des souvenirs gravés dans nos têtes et nos cœurs, nous en avons tout plein. Dans quelque temps, nous aurons plus de facilité et de plaisir à t'en raconter. Comme ces moments, collés à elle pour t'endormir, qui la rendaient tellement heureuse. Nous pourrons t'expliquer tout ce qu'elle t'a et nous a apporté comme conseils, amour et fierté depuis ta naissance.

À sa fête, cette année, tu as réussi à souffler ses bougies avant elle!
Crédit : Julie Rochon

La vie continue malgré tout, nous forçant heureusement à continuer de vivre « normalement » malgré son départ. Tu es notre bouée de sauvetage, celui qui nous fait comprendre que la vie peut être courte et qu'il faut profiter du moment présent et nous aimer en se le disant. Souvent. Vraiment souvent.

Papi est là, lui. Tu pourras aussi être son rayon de soleil, son moment de bonheur parmi les nuages. Ta joie de vivre le fera sourire, le forcera à penser à autre chose pendant un instant. Grâce à toi, le monde sera plus beau malgré la peine.

Lors des funérailles, tu lui as dit un dernier « bye, mamie » vigoureux, comme tu lui faisais chaque fois qu'elle partait de la maison en lui soufflant un bisou. Tu ne vois pas le sérieux de la chose, ni le fait que ce soit permanent, mais mamie, même si elle est partie et que tu ne pourras plus lui faire de câlins, restera toujours avec toi dans ton cœur d'enfant.

Parce qu'elle t'aimait plus que tout, comme nous.

Comment avez-vous annoncé à votre enfant la mort d'un proche?