Il y a quelques années, dans un monde fort, fort lointain et aussi sombre que le Mordor, j'ai été l'amoureuse d'un musicien avec qui j'ai partagé ma vie pendant un an. Cette année, loin d'avoir été de toute tranquillité, m'a plongée dans la noirceur (prononcez ici le terme avec un ton dramatique : Noirrrrr-ceurrrr). Mais il y avait, une fin de semaine sur deux, un petit rayon de soleil qui venait réchauffer mon cœur. J'ai été sa belle-mère pendant une courte année. Son nom, c'est Zack, et ces quelques mots sont pour lui.

Déclinaison en quatre saisons.

Crédit : Valérie Longpré

À l'aube de tes trois ans, tu n'as aucune idée du bien fou que tu fais autour de toi. Tes sourires sucrés et tes p'tits yeux de comédien font fondre mon cœur. Toi et moi, c'est le coup de foudre instantané. Pour je ne sais quelle raison, tu décides, du haut de tes deux ans et trois quarts de grand garçon capable de faire plein d'affaires, de me faire confiance, à moi, Valérie. Et je sais que tu ne le sais pas, mais ça me rend tellement heureuse que j'ai l'impression que je pourrais exploser de bonheur.

Cet après-midi-là à la plage, en solo, juste nous deux, les grains de sable chaud sur notre peau caramel, à arroser les mouettes qui crèvent de chaleur, c'était beau pis ça mettait du doux partout autour de nous. Merci pour ça.   

Crédit : Valérie Longpré

Merci aussi pour les doux matins d'octobre où tu me répares avec tes outils de grand chirurgien spécialiste des opérations à cœur ouvert. Avec personne d'autre sauf la pluie, on se colle dans les divans creusés en forme de p'tit gars et de grande fille, parfaits pour nous deux sous la couette molletonnée, parfaits pour regarder les bonhommes à la télé. Après le dîner, nous décorons une citrouille d'Halloween et tu plonges tes mains dans la visqueuse texture pour vider tout l'intérieur. Nous rigolons pendant qu'au four cuisent les graines qui nous serviront de snack plus tard, au parc.

Ton regard brille ben plus que la chandelle dans le ventre de la citrouille. T'es le plus beau et je t'aime déjà, tellement.    

Crédit : Valérie Longpré

Le vent siffle à travers les portes et les fenêtres de la maison. Y fait tempête depuis la veille, y doit bien y avoir trois pieds de neige dehors. Nous enfilons nos habits de skidoo et nous filons à l'extérieur, comme des comètes un peu trop pressées dans le ciel froid de février. L'hiver nous rougit les joues rapidement, mais y'a rien pour nous empêcher de continuer de glisser avec notre crazy carpet et de construire notre fort ben plus cool que celui dans La guerre des Tuques.

T'es trop p'tit pour connaître ça, ce film-là, mais ce n’est pas grave parce qu'avec toi, je redeviens une kid qui joue jusqu'à tard et qui rentre juste pour savourer un bon souper chaud après avoir été affamée par les trente remontées de montagne. Merci également pour ça.

Crédit : Valérie Longpré

Nous avons déjà nos petites habitudes qui deviennent encore plus belles avec les bourgeons du printemps. Nous nous sommes inventé une p'tite toune où je cours après toi en faisant semblant que je vais te manger la bedaine. Nous prenons notre bain à la chandelle comme des amoureux. Je te borde le soir en te donnant une série de câlins et de bisous dans un ordre bien déterminé. Nous prenons une photo avec les lions en plâtre du voisin chaque fois que nous allons à l'épicerie. Et ces petites traditions me remplissent jusqu'à rebord d'affection.

Je te regarde avec des étoiles dans les yeux, et même si l'image est surutilisée, je m'en fous parce que grâce à toi Zack, j'ai su que je voulais absolument devenir maman. Mille mercis pour ça mon p'tit loup.   

Comment avez-vous eu le déclenchement de l'instinct maternel?