J’écris ce billet et il est 4 heures du matin. Euh, bien, je crois… À moins qu’il ne soit deux heures de l’après-midi ? Va savoir !
 
Je ne dors plus. Je n’ai plus de cerveau. Je n’ai plus d’énergie pour rien.
 
Je croyais que nous avions eu notre purgatoire de manque de sommeil avec Juliette (un combat que je relatais dans un précédent billet). Après tout, à chaque bébé sa bataille, non? Et comme Simone avait hurlé sa vie pendant trois mois à cause des crisse de coliques, on pensait bien s’en tirer pour le dodo.
 

Crédit : Ken Wilcox/Flickr

No way! Comme si on avait besoin d’un aide mémoire de ce qu’a été le combat de Juliette. Comme si on avait besoin d’un argument massue pour se rappeler qu’en bout de ligne, une famille de deux enfants, c’est ben en masse déjà très bien.
 
Depuis l’âge de cinq mois, les nuits ne sont plus des nuits, mais des luttes contre les réveils fréquents et le besoin de réconfort. Et comme les deux filles partagent pour le moment la même chambre, on a évidemment le réflexe de se garrocher dans la chambre au moindre bruit, de peur que l’une ne réveille l’autre. Et ainsi va le cycle infernal, le cercle vicieux qui s’installe tout doucement jusqu’à ce qu’on ne puisse plus envisager d’avoir plus de 90 minutes de sommeil d’une seule traite.
 
On a tout soupçonné : la faim, le rhume, l’angoisse, la suce, la peur du noir, la compression crânienne (tête plate). On a tout essayé : le biberon de lait, le biberon d’eau, les dizaines de suces dans le lit, la collation avant le coucher, la musique douce, la veilleuse, le chandail qui sent maman, l’acupuncture, l’ostéopathie et les lampions à l’oratoire Saint-Joseph. Rien à faire.

Crédit : Stephen Lightfoot/Flickr 

En désespoir de cause, au bout de quelques semaines de carence intense de sommeil, on a choisi de la laisser dormir dans notre lit. Non, ce n’était pas du tout la solution idéale, mais c’était celle qui nous permettait de récupérer un peu. Sauf que ça ne peut pas durer éternellement, et ça ne fait qu’entretenir le cercle vicieux.
 
Alors me voici à vous écrire, cernée jusqu’aux genoux, en train de reproduire le satané 5-10-15. Celui que je ne voulais pas faire à Juliette (et qui pourtant a marché en moins de deux nuits) et que j’aurais tant voulu éviter à Simone (et qui fonctionnera sans doute aussi bien, je l’espère).
 
Il est deux heures du matin, et c’est la guerre.
 
Mais j’espère que d’ici 48 heures, le champ de bataille se sera transformé en jolie prairie où les milliers de moutons se laisseront compter les uns après les autres, sans cris et sans colère, jusqu’au doux sommeil réparateur dont elle a besoin, et nous aussi.
 
Comment êtes-vous venus à bout du combat pour le sommeil avec votre bébé ?