Depuis que j'ai annoncé que je voulais devenir maman, les avertissements fusent de toute part.
« Val, tu n'auras plus de liberté. », « Val, tu ne dormiras plus. », « Val, tu vas sentir le vomi. », ou pire encore « Val, tu ne baiseras plus. » On va se dire quelque chose tout de suite. Je m'imagine bien qu'avoir un enfant ça change une vie, que plus rien ne sera comme avant et que tous les beaux petits scénarios que je me fais tomberont sûrement à l'eau.

C'est ben pour ça que depuis les deux derniers mois j'ai hâte, pas hâte, de voir apparaître un petit + sur les tests de grossesse. (D'ailleurs, vous n'avez pas une plug pour des tests efficaces et pas trop chers?) T'sais, chaque fois que je suis en retard d'une demi-journée, je capote. C'est comme les montagnes russes dans ma bedaine, dans mon cœur et dans ma tête. Je ne sais pas si je dois rire de nervosité, pleurer de joie ou brailler parce que la peur me tord les tripes.

Il ne faut pas croire que la décision de devenir mère se prend en toute tranquillité dans un champ de fleurs où tout pousse et vit allégrement sans danger de mort. C'est plus une décision, dans mon cas, à l'image du chaos de la ville : le labyrinthe des autoroutes où y'a mille chars qui se croisent, se klaxonnent, s'alignent les uns après les autres; la folie des passants et des pigeons au milieu de la rue; le bruit des machines qui construisent quelque chose de big. En tout cas, ça grouille en masse dans mon cerveau, constamment.

Je vois une mère au parc avec son enfant et j'ai envie de vivre ça moi aussi : m'épanouir d'une nouvelle manière, regarder le monde à travers la vision de mon bébé et améliorer la planète en y ajoutant un être qui sera assurément exceptionnel. Pis, le soir d'après, je lis un article sur les femmes faisant le choix de ne jamais procréer et je ne peux pas m'empêcher de me reconnaître à certains endroits. Fait que là, la machine se met en marche et le petit hamster se donne sur tout un temps. Le doute. Le doute est toujours présent.

Outre l'incontournable « Est-ce que je vais être une bonne mère? », je me demande si nous allons y arriver financièrement, si je pourrais continuer mes études universitaires de deuxième cycle, si ce n'est pas un geste égocentrique que de vouloir un kid au milieu de tous les enfants de la Terre qui crèvent de faim... Et je vous évite la suite de questions qui découlent de toutes celles que je viens d'énumérer à l'instant parce qu’il y en a vraiment beaucoup et que même moi, ça me donne le tournis.

Donc, je sais que tous ces bons et précieux conseils que vous me donnez sont de bonne foi. Mais de grâce, épargnez-moi un peu et dites-moi aussi à quel point c'est merveilleux de devenir maman. Je ne demande pas de tout emballer dans du beau papier pastel et de faire comme si tout était un american dream. Nous pouvons alors nous entendre pour le juste milieu : un portrait assez crédible de la situation auquel vous pouvez ajoutez par-ci, par-là, du p'tit glitter ou des jokes de caca (parce que ça me fait ben rire et que je suis ben à l'aise avec ça).

Avez-vous déjà reçu des avertissements qui vous ont fait douter de votre désir d'être mère? Si oui, lesquels?