La fin du congé de maternité rime bien souvent avec retour au travail. Comme il en a déjà été mention, « congé » de maternité n’est pas synonyme de vacances et la tête (et le coeur) ne sont pas toujours au rendez-vous. Ça a malheureusement été mon cas à la fin du printemps. C’était peut-être les nuits encore entrecoupées, l’année passée avec un BABI qui a été éprouvante autant sur le plan émotionnel que familial ou encore une dépression post-partum. Un heureux mélange de tout ça ou encore n’importe quoi d’autre, mais bref, j’étais vraiment pas au top de ma forme.
Je mets une parenthèse ici : chaque fois que j’ai osé en parler, je me suis fait répondre « Ton bébé est pas un peu vieux pour que ce soit une dépression post-partum? » et c’est crissement ordinaire comme commentaire en passant. Arf.
Malgré tout, j’ai pris rendez-vous avec mon patron afin de discuter de mon retour au travail. Je suis arrivée là contente à l’idée de revoir mes collègues et avec en tête l’idée de demander à travailler à temps partiel, histoire d’alléger ma vie. Je suis finalement sortie de ma rencontre en retenant mes larmes parce que t’sais, « restructuration », « budget » pis toute. Des mots pour me dire que finalement, j’en avais plus, de job. À dix jours d’avis.
Alors que je me sentais déjà comme de la marde pas super bien, j’ai eu à refaire mon CV, regarder les sites de recherche d’emplois et postuler à profusion un peu n’importe où. Je me suis fait féliciter par plein de gens, d’être résiliente et de ne pas me laisser abattre. Pour être honnête, l’envie de m’enrouler dans mes couvertures et d’espérer disparaître ne m’a pas quittée une seule seconde. Je n’ai aucun mérite, c’était simplement une question de survie. Parce qu’entre vous et moi, après 6 mois à 55 % de mon salaire, mon coussin financier n’était pas suffisant pour me laisser être sans salaire trop longtemps.
Alors que je me sentais délaissée comme une vieille chaussette, je devais convaincre des employeurs que j’étais une personne exceptionnelle et essentielle à leur équipe. #WhatAJoke
Crédit : Little Animals Gifs/Tumblr
Sincèrement, je me sentais encore moins apte à retourner au travail qu’au départ. Pourtant, j’avais encore plus de pression pour y retourner, et de stress qui en découlait. Comme si ce n’était pas assez, je me sentais coupable de me sentir de la sorte alors je m’enfonçais encore plus. J’ai pleuré dans mon lit, dans ma voiture, devant la psy, avec la conseillère au Carrefour Jeunesse Emploi, à la maison des familles. Je me sentais poche et faible. Je n’avais même plus assez de force pour porter mon armure.
J’aimerais ça conclure avec un happy ending. Comme quoi finalement « y’a jamais rien qui arrive pour rien » et que finalement j’ai trouvé le job de ma vie et que je n’ai jamais été aussi heureuse. Sauf que ce n’est pas ça. Heureusement pour moi, j’ai rapidement pu me trouver un nouveau travail. Mais je ne me sens pas mieux.
J’ai passé des mois à être angoissée et stressée comme jamais dans ma vie. J’ai l’impression encore aujourd’hui de continuer de me ramasser à la petite cuillère. Tout ça ne m’a apporté que de l’épuisement (et un peu d’amertume) dont je n’arrive pas à me remettre. Mon happy ending, c’est que j’ai un entourage formidable et compréhensif, ce qui me permet de croire qu’un jour ça va aller mieux.
Avez-vous eu l’impression de retourner au travail sans y être prêt?