Cet été, nous avons annoncé à notre entourage comment nous aimerions appeler notre future progéniture. Mon chum et moi, nous ne sommes pas très à cheval sur l'idée de la prolongation de la lignée. Comme nous ne sommes plus au Moyen-âge et que notre enfant n'héritera pas d'un lopin de terre grâce à son nom, ça ne nous dérange donc pas outre mesure qu'il se nomme Laroche ou Longpré.

Nous avions même pensé à en inventer un, question de donner encore plus de prestige à nos héritiers. Quelque chose comme « De La Longue Roche » ou « De La Dure Prairie », y me semble que ça sonne noble. Mais, comme ce n'est pas une pratique courante — eh que la vie est plate — nous nous sommes dit que si nous en avions deux, un porterait mon nom et l'autre son nom. De même, c'est égal!

Ça fait que déjà là, on nous attendait avec des briques et des « fanals ». Ça ne faisait évidemment pas l'affaire de tout le monde que nous stoppions la descendance de l'homme ou que nous sortions des sentiers battus. T'sais, pauvres enfants qui n'auront pas le même nom de famille. C'est certain qu'à cause de ça, ils ne sauront pas qu'ils sont frère et sœur, même s'ils sont jumeaux!

L'affaire c'est que nous, ça ne nous fait vraiment ni chaud ni froid. Nous n'avons rien contre les gens qui accordent une importance à ce détail non plus, mais pour nous, c'est totalement superflu! L'autre débat maintenant, c'est de trouver un prénom à cet enfant qui devra lui permettre de traverser la vie le plus facilement possible. T'sais, y n'va pas sans dire que l'affaire est ketchup.

Donc, la mission c'est de prénommer le chérubin d'une manière qui lui évitera de se faire écœurer, malmener, intimider, tabasser, et tous les verbes synonymes de niaiser finissant en « er » ou non. Pis pour rajouter à tout ça, comme si c'était pas assez, il faudrait, de préférence, trouver aussi un p'tit prénom qui fasse l'unanimité et qui plaise à tout le monde. Heille, méchante job!

Léonard le bizarre. Constance rime avec ignorance. Oscar le téteux. Magalie qui se cache sous la galerie. Victor le pas fort. Anna le gros tas. Eugène mauvaise haleine. Théo le nono. Bref, ça finit plus. Y va toujours y avoir quelque chose de toute façon. Qu'on le veuille ou non, que ce soit causé par un nom ou un prénom, nos enfants vont un jour ou l'autre se faire écœurer.

J'imagine que le jour où mon mini reviendra de l'école en pleurant à cause d'un grand, cachée dans les toilettes en braillant ma vie, je me rappellerai des avertissements qu'on m'avait si précieusement offerts. Mais en attendant que ce jour arrive, j'aurai, je l'espère, amplement le temps de l'outiller pour que ces insultes glissent sur lui comme l'eau glisse sur le dos d'un canard.  

Avez-vous eu de drôles de commentaire quant à vos choix de noms et prénoms?